C’était l’un des héros de notre enfance. Il y a un an, le 19 novembre 2022, l’acteur américain Jason David Frank mettait fin à ses jours à l’âge de 49 ans. Il était l’interprète de Tommy Oliver, le plus iconique des Power Rangers. Il avait surtout été une source d’inspiration pour de nombreux enfants des années 90, avait poussé certains d’entre eux à se lancer dans les arts martiaux – sa spécialité - et avait encore un lien fort avec le public. Il préparait un nouveau film, Legend of the White Dragon, qui devrait sortir en 2024 à titre posthume.
Une joie simple, une joie d’enfant. Chaque mercredi après le petit-déjeuner ou après les devoirs (que notre grand-mère surveillait avec attention !), mon frère aîné et moi suivions les aventures des Mighty Morphin Power Rangers. Programme culte créé en 1993, il nous emmenait à Angel Grove, ville fictive de Californie ou une bande d’étudiants se voyait confier des pouvoirs spéciaux pour combattre les créatures malfaisantes envoyées sur Terre par une sorcière galactique du nom de Rita.
Go go Power Rangers !
Grâce à un cristal d’origine extraterrestre confié par leur mentor, Zordon, les jeunes femmes et les jeunes hommes devenaient les Power Rangers, se parant de costumes aux pouvoirs spéciaux et arborant chacun une couleur : rouge, bleue, rose, jaune et noire. Chaque Ranger pouvait par ailleurs invoquer un Zord, un robot géant à l’allure de dinosaure ou de créature préhistorique. Chaque Zord pouvait qui plus est s’assembler pour former le Mégazord.
Le célèbre générique de la série fut composé et interprété par Ron Wasserman, à qui l’on doit aussi l’excellent thème de la série animée X-Men. De nombreux groupes de metal ont repris la chanson « Go Go Power Rangers », y compris Metallica et Megadeth
Toujours impuissante face aux Rangers, l’infâme Rita créa un Ranger au costume vert et aux pouvoirs spéciaux. Derrière son casque se cachait Tommy Oliver, joué par Jason David Frank, qui deviendra rapidement le héros de la série et de toute une génération d’enfants. Le maléfice jeté par Rita fut en effet brisé et Tommy rejoignit les autres Rangers dans leur combat pour la justice. Un parcours épique !
Par la suite, Tommy prit le costume du Ranger blanc. C’est ainsi qu’on le voyait dans le film Power Rangers sorti au cinéma en 1995. Une véritable madeleine de Proust lorsqu’on vient à le regarder à nouveau !
Pour l’anecdote, mon frère et moi avons eu l’occasion d’échanger quelques mots avec l’acteur David Fielding, le grand Zordon en personne, lors du Comic Con de Bruxelles en février 2020. Ce jour-là nous apercevions également Paul Schrier et Jason Narvy, Bulk et Skull dans la série, a.k.a le duo comique !
Lors d’autres éditions, mon frère et son fils rencontrèrent Austin St. John, le Ranger rouge original, et Amy Jo Johnson, la Ranger rose originale, celle qui fut le 1er « crush » d’innombrables jeunes garçons !
La belle Amy Jo Johnson jouait Kimberly, la Power Ranger rose originale, dans la série et dans le film Mighty Morphin
Tommy Oliver, Ranger légendaire
Si cela aura peut-être échappé au grand public, les Power Rangers n’ont jamais cessé d’avoir de nouvelles aventures depuis 30 ans. Après la première génération, celle des Mighty Morphin, vinrent notamment les Zeo et les Turbo. Depuis 3 décennies, chaque année est synonyme de l’arrivée d’une nouvelle génération de Rangers.
Notre héros Tommy Oliver était le leader des Zeo, arborant cette fois le costume rouge. Costume rouge qu’il reprit au sein des Turbo Power Rangers, dans le film introduisant cette nouvelle équipe (sorti en 1997) puis dans le début de la série du même nom. Il laissa sa place en cours de route.
Jason David Frank – aka JDF, aka Tommy Oliver – fit des apparitions remarquées dans Power Rangers Wild Force en 2002, dans Power Rangers Dino Thunder en 2004 puis dans Power Rangers : SPD en 2005. Dans Dino Thunder, il enfilait le costume du Ranger noir.
Il revint près de dix ans plus tard dans Power Rangers : Super Megaforce (2014) et boucla la boucle dans Power Rangers : Super Ninja Steel en 2018. Dans cette dernière aventure, diffusée à l’occasion du 25ème anniversaire de la série, notamment dans une scène épique que vous pourrez visualiser ci-dessous, il reportait tous ses costumes iconiques (excepté celui de Turbo Ranger), faisant même un combat contre un androïde à son image...
Amy Jo Johnson et Jason David Frank firent tous deux un cameo dans le film Power Rangers, un reboot sorti en 2017. Ils n’interprétaient pas leur rôle d’antan mais des habitants d’Angel Grove.
L’histoire avec les Power Rangers ne s’arrête pas là pour Kimberly, Tommy et leurs amis. Depuis 2017, ils sont les héros de nouveaux comics (bandes dessinées) au ton bien plus sombre et donc bien plus adulte que les séries TV. L’aspect un peu « kitsch » de la série, notamment l’apparence des méchants, disparaît grâce au medium choisi.
Ces comics ont également permis de raconter une toute nouvelle histoire passionnante dans laquelle Tommy est...le grand méchant ! Dans un univers alternatif, le Ranger vert maléfique créé par Rita n’est pas vaincu et gagne en puissance jusqu’à devenir le terrifiant Lord Drakkon.
Lord Drakkon est d’ailleurs un personnage clé du jeu-vidéo Power Rangers : Battle for the Grid.
Le diabolique Lord Drakkon sur son trône
19 novembre 2022...
Il y a un an jour pour jour, le monde apprenait la mort soudaine de Jason David Frank. Une vague d’émotion gagnait les fans d’hier et d’aujourd’hui, chacun gardant de lui l’image d’un combattant invincible.
L’acteur préparait activement un film, Legend of the White Dragon, qui n’était pas officiellement lié à l’univers des Power Rangers mais qui, comme la série, reprenait les codes du genre « Super sentaï », la science fiction japonaise mettant à l’honneur des groupes de combattants. Avant que les Power Rangers ne débarquent aux Etats-Unis et par ricochet dans tout l’Occident, les Super sentaï avaient déjà obtenu une certaine popularité en France par le biais des Bioman, diffusés sur Canal+ puis TF1 lors de la seconde moitié des années 1980.
Malgré la disparition de Jason David Frank, Legend of the White Dragon est actuellement en post-production et sortira au cours de l’année 2024. Ce sera l’occasion de rendre un nouvel hommage à l’acteur et à son héritage.
Hommage aux disparus
En janvier 2020 disparaissait Kobe Bryant. J’avais été touché par cet événement et avais expliqué mon sentiment dans un billet publié sur ce blog.
Je crois qu’il n’est pas nécessaire de connaître personnellement quelqu’un pour être affecté par sa mort. Kobe, Jason et bien d’autres m’ont accompagné pendant de longues années, m’apportant – comme à beaucoup de fans - joie simple, inspiration et réconfort par leur implication dans leur métier.
L’on entend parfois des gens pointer du doigt ceux qui déplorent la mort de célébrités qu’ils appréciaient car cela serait « superficiel » et « une dérive grotesque du monde moderne ». Je trouve cela extrêmement cynique et finalement, je crois que c’est ce genre de réflexion qui correspond à notre époque ou l’humain ne compte plus ou presque, ou tout est remplaçable, tout est à usage unique, y compris la vie des gens, des acteurs ou des sportifs en l’occurrence.
S’ils menaient une vie bien différente de la mienne, de la nôtre, Kobe comme Jason avaient chacun une famille, des enfants, des proches. C’est tout leur être qui s’exprimait à travers le sport ou le petit écran. Ce n’étaient pas des intelligences artificielles sans âme.
Je profite donc de l’occasion pour les saluer et saluer également tous les acteurs que j’ai aimés et qui nous ont quitté durant la longue pause de ce blog.
Je pense à Matthew Perry, a.k.a Chandler, a.k.a le personnage le plus drôle de la série Friends. J’ai récemment revu le film Mon voisin le tueur dans lequel il accompagnait Bruce Willis : une comédie très réussie et sous-côtée ! Le casting de Friends avait déjà perdu l’un des siens en 2021 avec le décès de James Michael Tyler, a.k.a Gunther, le gérant du Central Perk. Lors de ma visite des studios Warner Bros à Los Angeles en 2019, j’avais eu l’occasion de voir différents costumes et décors de Friends, qui fêtait alors ses 25 ans.
Il y a quelques semaines, nous avons perdu Burt Young, l’inénarrable Paulie dans la saga Rocky, dont un photo sert de bannière à ce blog depuis son lancement en 2015. Vous le savez, les films Rocky comptent beaucoup pour moi.
Burt Young (Paulie, à droite) aux côtés de Sylvester Stallone (Rocky, à gauche)
Je n’oublie pas Ray Stevenson, que j’évoquais dans un article en septembre dernier, qui jouait le charismatique Titus Pullo dans la série Rome mais aussi le mystérieux Baylan Skoll dans la série Ahsoka.
En 2017, vous pouviez découvrir mon goût pour les comédies musicales. J’ai donc appris avec tristesse la mort d’Olivia Newton-John en août 2022. Son rôle dans Grease aux côtés de John Travolta ne sera jamais oublié.
Ray Liotta n’était pas vraiment du genre à pousser la chansonnette sur grand écran. Il préférait les flingues et les mafias, comme dans Les Affranchis. Il nous quittait en 2022 également.
Si je devais choisir ma série favorite, j’hésiterais sans doute entre X-Files et How I Met Your Mother. L’acteur Bob Saget prêtait sa voix au « Ted du futur », celui qui racontait l’histoire à ses enfants mais dont l’on ne voyait pas le visage. Il est parti en 2022.
Depuis quelques temps, je tâche de rattraper un certain retard culturel en visionnant des films majeurs de l’histoire du cinéma français. Ainsi ai-je découvert Un taxi pour Tobrouk. Hardy Krüger y jouait un soldat allemand se retrouvant dans le même bourbier que Lino Ventura et Charles Aznavour. Hardy est mort en 2022 à l’âge de 94 ans.
L’univers Harry Potter a perdu deux légendes. Michael Gambon (1940-2023) était Dumbledore, sage et puissant magicien. Robbie Coltrane (1950-2022) était Hagrid, l’adorable demi-géant qui accompagna le petit sorcier lors de maintes péripéties. J’ai lu chaque livre Harry Potter et vu chaque film au cinéma en compagnie de ma mère. Nous aimions Hagrid.
Des légendes du cinéma sont parties ces dernières années. En tant que Français, je pleure Jean-Paul Belmondo (1933-2021). Quelques mots ne suffiront pas à résumer sa carrière et ce qu’il représente. Nul doute que ses films continueront de divertir les générations futures et de charmer les dames.
En 2001, mon père, mon frère et moi l’apercevions à l’occasion du festival de Deauville. Papa, toi non plus je ne t’oublie pas, évidemment...
Une grande dame est partie. Olivia de Haviland (1916-2020) était la gracieuse Mélanie dans Autant en emporte le Vent, film qui à mes yeux peut prétendre à celui de plus grand chef d’oeuvre du XXème siècle et donc de l’histoire du cinéma. Adieu Madame.
Sean Connery (1930-2020) était James Bond mais, à vrai dire, je ne suis pas un grand connaisseur de la saga 007. Il était pour moi le Roi Arthur dans Lancelot, le premier chevalier, l’acolyte de Nicolas Cage dans Rock mais surtout le père d’Indiana Jones dans La dernière croisade. Plus récemment, je l’ai vu Les Incorruptibles, excellent film sur la traque d’Al Capone. Ah, Chicago...
Comment ne pas parler de Dave Prowse ? Il incarnait Dark Vador dans la trilogie originale de Star Wars et j’avais été sensible à son histoire personnelle que j’avais découvert grâce au documentaire I Am You Father, dont vous pouvez retrouver ma critique dans un ancien article.
Enfin, je salue la mémoire de Théophile Sowié (1960-2021). Ce nom ne vous dira peut-être rien mais cet acteur burkinabé jouait le facteur effrayé par Jacquouille la Fripouille et Godefroy de Montmirail dans une scène culte de la comédie Les Visiteurs. S’il n’était pas un grand nom du 7ème art (on remarque tout de même sa participation dans le film historique Lumumba), il l’aura marqué à sa façon. Qu’il repose en paix.
Alexandre