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[Cinéma] Rocky ? Un bourrin disent les bobos (et les mauvaises langues)

Depuis son lancement début 2015, ce blog arbore une bannière à l’effigie de Rocky Balboa. Le célèbre entraînement du boxeur, ponctué par la montée des marches du musée de Philadelphie, est peut-être l’une des scènes les plus célèbres du cinéma américain. La saga racontant l’histoire de Rocky m’accompagne depuis de longues années (merci à mon frère pour la découverte !) et il était grand temps que je m’y attarde.

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Sylvester Stallone est l’un des visages les plus connus et appréciés des films d’action américains, un genre qui a apporté la renommée à l’acteur. Cela lui a aussi donné l’image d’un gros bras sans cervelle, moqué par les bobos (comment ça Canal+ ?) et par les sots, ceux qui n’ont aucune culture ciné mais qui par conformisme aiment à déblatérer sur la carrière de l’acteur. Pourtant, le premier grand rôle de « Sly », celui de Rocky Balboa en 1976, qu’il a repris à plusieurs reprises ensuite, est bien plus profond que cela.

 

Rocky (1976) : un film social

Commençons par le commencement ! En 1976 sortait Rocky au cinéma, une histoire écrite et portée à l’écran par Sylvester Stallone. À l’époque, ce n’est encore qu’un inconnu, ayant tout juste joué dans un film érotique ; son scénario plait aux producteurs qui souhaitent cependant une tête d’affiche pour jouer le rôle principal. Stallone refuse et se bat pour faire son film comme il l’entend. Il raconte l’histoire d’un boxeur des bas-fonds de Philadelphie qui se voit offrir une occasion unique de défier le champion du monde des poids lourds en titre, l’extravagant Apollo Creed. Le film ne se résume cependant pas à l’histoire du combat, loin de là. On voit en effet l’environnement dans lequel évolue « l’étalon italien », le surnom de Rocky. Fausse patte (c’est-à-dire gaucher), il participe à des matchs de seconde zone face à des adversaires méconnus, les récompenses sont modestes et sa vie est précaire. Pour gagner sa croûte, il bosse auprès d’un petit mafieux du coin qui fait de lui un recouvreur de dettes.  À côté de ça, sa vie se passe entre le club de boxe du vieux coach Mickey et la maison de Paulie. Paulie, plus âgé que lui, alcoolique notoire, grincheux mais fidèle ami, a une sœur, Adrian, dont Rocky est amoureux. Son humour peu efficace ne l’aide pas franchement à conquérir son cœur, mais sa détermination et sa sincérité l’amènent finalement là où il souhaitait.              

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Adrian et Rocky

 

Quand Apollo Creed lui propose le combat de sa vie, Rocky doute mais accepte finalement. Commence alors un entraînement intensif, c’est la chance d’une vie pour ce boxeur « minable », et il va la saisir avec l’aide de Mickey. L’important n’est pas de remporter la victoire mais de tenir la distance, et il tient quinze rounds durant lors du grand jour, lui apportant la fierté qu’il n’avait jamais su trouver et une sympathie immense auprès des spectateurs et notamment des habitants de Philadelphie. Rocky est le summum du « rêve américain », faisant la part belle au peuple sans l’idéaliser, ce qui lui a sans doute permis d’être si populaire et même de remporter l’Oscar du meilleur film. On peut également faire facilement un parallèle entre l’histoire de Rocky et celle de Stallone, méprisés dans leur domaine respectif mais qui parviennent à gagner le respect par leur abnégation.
La musique du film signée Bill Conti est, elle aussi, immédiatement entrée dans la légende du cinéma.

Rocky 2 (1979) : un film d’amour… et chrétien !

Le deuxième film démarre par la fin du combat que l’on avait vu dans le premier. Dans la foulée, Rocky acquiert une certaine célébrité lui apportant argent et contrats publicitaires. Une gloire – somme toute éphémère - qui fait tourner la tête du boxeur, gosse pauvre de Philadelphie qui vit un rêve éveillé aux côtés d’Adrian, sa bien-aimée, avec qui il se marie. Il souhaite tout lui offrir, sans réfléchir, profitant d’un statut et d’un compte en banque dont il n’aurait jamais osé rêver. Pourtant, la situation devient vite compliquée puisque la blessure à l’œil contractée lors de son affrontement avec Apollo Creed semble devoir l’éloigner des rings de boxe pour de bon. Ses compétences professionnelles étant limitées, il ne peut obtenir que des petits boulots ingrats, obligeant Adrian à travailler à nouveau. La proposition d’Apollo d’organiser une revanche crée des tensions dans le couple, et même s’il accepte, l’empêche de s’entraîner comme il se doit. Les difficultés poussent Rocky et Adrian dans leurs retranchements, ils finissent cependant par s’accorder et s’unir par amour, offrant au boxeur la force de repartir de l’avant et de terrasser le champion du monde. Quoi de mieux que l’amour pour renverser des montagnes ?

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Paulie, Apollo, Mickey, Rocky et Adrian

 

Tout au long du film, le spectateur peut remarquer les symboles chrétiens qui accompagnent Rocky, du prêtre qui les marie au crucifix dans l’hôpital, sans oublier la discussion entre Mickey et Rocky dans une chapelle. Notons d’ailleurs que dans le premier film, la première image que l’on voyait était une icône du Christ au-dessus du ring où Rocky disputait un combat contre le vaillant Spider Rico. Ce deuxième film n’a pas la simplicité et la spontanéité du premier mais parvient à séduire le spectateur en prenant le contrepied de ce qu’il pouvait attendre grâce à l’émotion dégagée.

Rocky 3 (1982) : pur film de sport !

Rocky 3 adopte un scénario plutôt classique de film de sport : un champion au sommet (Rocky) voit sa routine et son succès perturbés par un boxeur mort de faim, le dénommé Clubber Lang (joué par le mythique Mister T, star de la série L’Agence Tous Risques). Une fois mis à terre, et affecté par la perte de son coach Mickey, mort d’une crise cardiaque, Rocky doit se reconstruire et bénéficie pour ça de l’aide d’Apollo Creed, son ancien rival. Il suit un véritable parcours initiatique. L’histoire est simple, sans grosse surprise, mais efficace. La chanson « Eye of the tiger » marque les esprits et permet au film  de ne pas être tombé dans l’oubli 35 ans après sa sortie.   


La chanson la plus célèbre de la saga par Survivor

 

Rocky 4 (1985) : de la propagande américaine ? Pas sûr !

Le 4ème épisode de la saga est sans doute celui qui s’approche le plus de la super-production américaine propagandiste banale. Les ficelles sont grosses : un boxeur russe immense et survitaminé (pour ne pas dire dopé) tue de ses poings l’ancien champion du monde Apollo Creed lors d’un match d’exhibition. Sans pitié, le terrible Ivan Drago n’est pas perturbé par son geste et attend de pied ferme un combat contre Rocky, le champion en titre. Plein de haine et revanchard, Rocky s’entraîne plus dur que jamais dans des conditions difficiles, dans la neige et les montagnes russes. Le jour j, il fait face, remporte la victoire et se met dans la poche le public venu assister à l’affrontement à Moscou. Pourtant, le discours qu’il prononce après son succès est rassembleur, il n’affirme pas la domination yankee sur le monde mais appelle à la paix, à l’entente et à la réconciliation. En cela, le film prend un chemin original, même si son développement ne fera pas taire les mauvaises langues. Notons aussi quelques chansons cultes, notamment « No easy way out » et « Hearts on fire ».


"No Easy Way Out", par Robert Tepper

 

Rocky 5 (1990) : retour aux sources

Sylvester Stallone a expliqué qu’il regrettait d’avoir fait ce film. Quels sont ses défauts ? À mes yeux, la chute sociale du personnage lors des premières minutes est trop rapide, peu crédible. Pourtant, cela permet au long métrage de renouer avec l’ambiance du premier film. Rocky, Adrian, leur fils Robert et Paulie retournent dans leur quartier pauvre de Philadelphie et doivent accepter leur condition. Le jeune Robert, élevé en bourgeois, affronte les petits voyous et n’aspire qu’à apprendre à se défendre, mais son père le met quelque peu de côté et prend sous son aile un espoir de la boxe, Tommy Gun, déterminé mais ne maîtrisant pas ses émotions. Rocky se donne corps et âme mais l’appétit de Tommy, développé par un manager véreux, fait capoter les plans. De nouveau proche de sa famille, il finit par défendre son honneur à l’endroit qu’il a le plus arpenté, les bas-fonds de la ville, dans un violent combat de rue. Ce film permet aux spectateurs de retrouver en leurs héros la force qu’ils avaient montré à leurs débuts, la vie est difficile mais leur permet de prouver leur valeur. Il s’agit finalement d’un épisode de transition puisque les suites n’auraient pas eu le même charme si Rocky était encore tout en haut de l’échelle, à mener une paisible vie bourgeoise.

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"Mon ring, c'est la rue" : Rocky vs Tommy Gun

 

Rocky Balboa (2006) : un film pour vieux (mais cool ! J )

En 2006, pour la première fois, j’ai l’occasion de voir un nouveau Rocky sortir au cinéma. Stallone souhaite en effet faire remonter son personnage sur le ring pour une dernière fois. L’histoire est un peu rocambolesque, une simulation en images de synthèses incite le champion actuel, Mason Dixon, à proposer un combat à l’ancienne gloire. Les références au premier film sont nombreuses (trop ?), on retrouve les lieux, des personnages secondaires, notamment Spider Rico, premier adversaire de Rocky dans le premier film, mais surtout « la petite Marie », la jeune fille qui insulte le boxeur lorsque celui-ci essaye de la raisonner alors qu’il n’est encore qu’un modeste boxeur de Philadelphie. La petite Marie est devenue grande, mère célibataire, et va accompagner Rocky avant l’ultime match de sa vie. Le parcours est difficile pour Rocky, meurtri par le décès d’Adrian et entretenant une relation difficile avec son fils, étant lui affecté par la célébrité de son père. Le film est destiné aux fans de la première heure ayant vieilli en même temps que Stallone. L’acteur comme ces fans « âgés » ont les mêmes questionnements : comment faire face au temps qui passe ? Comment surmonter son chagrin ? Quelle relation avoir avec des enfants nés dans une époque totalement différente de la leur ? Les réponses sont poétiques, et c’est tout à l’honneur du film. L’issue du combat est anecdotique mais l’ovation reçue par Rocky – accompagnée par le thème musical culte - fera forcément vibrer les fans du personnage devant leur écran.

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Rocky est de retour, épaulé par son fils et son ami Paulie

 

Creed (2015) : entrée dans le 21ème siècle

Alors que Rocky Balboa devait faire figure de « dernier round » pour la saga éponyme, Sylvester Stallone décide de la relancer en partant sur de nouvelles bases. Son personnage n’est plus le héros mais le mentor d’un jeune boxeur, fils illégitime de son ancien adversaire puis ami Apollo Creed.  Pour Adonis Creed, né dans la misère et éduqué dans un premier temps dans les centres de détention pour enfants, puis repris en main par la veuve d’Apollo, l’objectif est de trouver sa place et de se faire un prénom. Pour cela, il quitte la Californie et rejoint Philadelphie où commencent une nouvelle vie et bien sûr un entraînement intensif. Rocky, vieillissant et malade, n’est plus que l’ombre de lui-même mais doit reprendre pied pour le bien de son nouveau poulain, en faisant fi de son chagrin et de sa vie solitaire, son ami Paulie ayant rejoint Adrian dans l’au-delà, et son fils étant parti vivre loin de lui. Le rythme du film ainsi que son ambiance n’ont plus grand-chose à voir avec les épisodes précédents, il ne s’agit pas pour autant d’une trahison mais d’une entrée fracassante dans le 21ème siècle que n’avait pas réussi/souhaité le film de 2006. Personnalité des protagonistes oblige, on passe d’une ambiance loubards/rock à un style ghetto/hip hop, sans non plus trop tomber dans les clichés. Le jeune Creed parvient à être attachant et son histoire d’amour rappelle parfois celle entre Rocky et Adrian, sa copine étant aussi forte et de bon conseil. La conclusion valeureuse mais malheureuse du film fait aussi écho au premier film. Le dernier round fera lever n’importe quel fan de son siège lorsqu’Adonis prend le dessus sur son adversaire, on a à ce moment-là l’impression de revivre les grands moments des films précédents.

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Dans Creed, Rocky prend le rôle du mentor

 

L’histoire de Creed n’est pas finie, puisque Sylvester Stallone a récemment annoncé qu’une suite était en préparation et devrait faire apparaître la descendance d’Ivan Drago, le boxeur russe vu dans Rocky 4. Sans emballement, j’ai tout de même hâte de voir ça !

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Stallone a récemment annoncé la présence d'Ivan Drago (et de son fils ?) dans la suite de Creed

 

 Comme le dit si bien bien Rocky, le combat n'est pas fini tant que la cloche n'a pas sonné !

 

Alexandre

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