Votre serviteur n'a pas pris de congés cet été. Plongé dans le travail, j'ai toutefois profité des soirées de la fin du mois d'août et du début du mois de septembre pour enrichir ma culture en visionnant quelques classiques. Parmi eux, le mythique film Cléopâtre de 1963 et la série Rome diffusée entre 2005 et 2007. Un bon moyen de voyager à moindre coût !
Quo Vadis, Ben Hur, Spartacus... Trois des plus grands péplums des années 1950 et 1960 figurent déjà à mon tableau de chasse de cinéphile, liste à laquelle l'on pourrait rajouter des films comme Les Vikings, Ivanhoé et Les chevaliers de la Table Ronde, qui ne mettent bien sûr pas Rome à l'honneur mais proposant un style cinématographique similaire et donnant généralement les rôles principaux aux mêmes acteurs.
Curieusement, Cléopâtre m'avait échappé jusqu'à la semaine dernière. Je connaissais bien sûr la réputation du film depuis bien longtemps et je m'étais même procuré le DVD il y a quelques mois mais je n'avais pas encore pris le temps de le visionner. Il faut dire que la bête dure près de 4 heures et qu'il faut donc bien préparer son coup ! Cela provoquera la colère des puristes mais je me suis résolu à couper la séance en plusieurs soirées, une méthode qui enlève certes une partie du charme du cinéma mais permettant de glisser dans un emploi du temps bien rempli ce genre de long métrage.
La reine Elizabeth
Cléopâtre m'a offert ce que j'en attendais : un film épique avec des décors grandioses, des scènes puissantes, des dialogues théâtraux et surtout, une Elizabeth Taylor éblouissante. Si je connais son visage depuis mon plus jeune âge grâce à Ivanhoé, que j'évoquais précédemment, je n'ai finalement vu que très peu de films avec cette figure du cinéma. Dans Ivanhoé, je lui préférais Joan Fontaine, qui lui disputait l'amour du preux chevalier (Joan Fontaine qui n'était autre que la soeur d'Olivia de Havilland, l'inoubliable Mélanie d'Autant en emporte le vent, avec qui elle entretenait cependant une relation conflictuelle).
Mais sous les sublimes costumes de Cléopâtre, Elizabeth Taylor met les plus hauts représentants de Rome et tous les spectateurs du monde à ses pieds. Elle crève l'écran à chaque apparition et nous coupe le souffle à chaque parole. Jules César et Marc-Antoine ne me contrediront pas.
Cléopâtre est bien plus qu'une jolie reine convoitée par les hommes forts de Rome, c'est aussi et avant tout une redoutable femme politique
En suivant la reine d'Egypte, le film suit également les moments clés de l'époque, les luttes internes de Rome, les ambitions des uns et des autres. Et leur destin, bien souvent funeste.
Cléopâtre est-il le meilleur des péplums ? Je n'en suis pas certain. Est-il le plus représentatif du genre, le plus indispensable ? Cela pourrait bien être le cas.
Mes prochaines cibles ? Les Dix Commandements (1956) et Jason et les Argonautes (1963).
Honneur à vous, Lucius Vorenus et Titus Pullo !
Jules César, Cléopâtre et Marc-Antoine sont de retour dans Rome, la série produite par HBO (à qui l'on doit de nombreuses séries à succès comme Band of Brothers, Boardwalk Empire et bien sûr Game of Thrones).
Le moins que l'on puisse dire est que le ton est différent ! En un mot, je dirais que celui-ci est grossier. Une grossièreté à double tranchant, tantôt utile et réaliste, tantôt gratuite et disproportionnée. Les batailles sans une goutte de sang des péplums d'antan n'étaient guère crédibles mais ne gênaient pas le visionnage. Les affrontements riches en hémoglobines de Rome sont très crus et sont vivement déconseillés aux spectateurs sensibles mais donnent une vision sans doute beaucoup plus réaliste de l'époque. Que dire du sexe ? Il est omniprésent, là encore pour le meilleur ou pour le pire. Il dépeint la réalité des moeurs mais je soupçonne fortement les scénaristes (ou les producteurs ?) de bien trop fantasmer devant ce genre de scène. D'ailleurs, les autres séries de HBO insistent souvent sur cet aspect, preuve que le réalisme historique n'est pas le seul argument.
Si Rome m'a plu et que je recommande la série (encore une fois, pas à tous les publics !), c'est en grande partie grâce aux performances des deux acteurs principaux, Kevin McKidd et Ray Stevenson, qui interprètent respectivement le centurion Lucius Vorenus et son bras droit Titus Pullo. Deux personnages charismatiques bien qu'ayant des caractères différents, dont les vies basculent tour à tour dans la pénombre avant de connaître parfois des éclaircies, mais voyant chaque épreuve les rapprocher.
Vorenus et Pullo sont tous deux inspirés par des personnages portant les mêmes noms et apparaissant dans les Commentaires sur la Guerre des Gaules de Jules César.
Grâce à ces deux personnages, nous découvrons le quotidien des habitants de la Cité, loin des palais immaculés et des hautes sphères de la société mais avec tout autant d'intrigues politiques. C'est un autre atout de la série, un aspect que l'on ne voit pas ou très peu dans les grands péplums.
Lucius Vorenus (à gauche) et le fidèle Titus Pullo (à droite)
Rome est un récit historique, qui comme Cléopâtre nous plonge dans les moments clés de la fin de la République romaine (approximativement de -50 à -27 avant Jésus Christ) mais je dirais que c'est avant tout une histoire d'amitié voire d'amour fraternel.
Notons toutefois une accélération du rythme à partir du milieu de la seconde saison, accélération due à la fin prématurée de la série. Prévue pour s'étaler sur 5 saisons, l'histoire demandait un budget trop conséquent et la production a donc décidé de résumer l'essentiel en quelques épisodes. Frustrant mais mieux vaut cela qu'une série sans fin, à mon humble avis !
Je ne peux conclure cet article sans saluer le grand Ray Stevenson.
Titus Pullo dans Rome mais aussi Baylan Skoll dans la série Ahsoka (diffusée en ce moment même sur Disney+), Ray Stevenson nous a quitté subitement le 21 mai dernier à l'âge de 58 ans.
Qu'il repose en paix.
Alexandre