Qui dit « 4 mai » dit « journée Star Wars » ! Et oui, dans la langue de Shakespeare, l’énoncé de la date « May the 4th » (prononcée « May the fourth » comme dans « may the force…be with you » / « que la force soit avec toi » pour les anglophobes) a donné des idées au service marketing de Lucasfilm. Des événements promotionnels sur le thème de Star Wars ont donc lieu chaque année ce jour-là.
De mon côté, je voulais profiter de l’occasion pour vous présenter deux documentaires que j’ai découverts récemment, Le réalisateur et les Jedi et I Am Your Father. Vous apprendrez que derrière les histoires de gros sous, il y a aussi des expériences humaines très fortes !
Le réalisateur et les Jedi
Comme je l’avais expliqué sur ce blog après la sortie de l’épisode 8 en décembre dernier, j’étais sorti de la salle quelque peu frustré. Sans avoir détesté ce que j’avais vu, certaines promesses non tenues et certains choix scénaristiques m’avaient laissé un goût amer dans la bouche. J’en étais même arrivé à me dire que JJ Abrams, de retour derrière la caméra pour l’épisode 9, aurait fort à faire pour réussir à donner de la cohérence et de véritables enjeux à la nouvelle trilogie.
Un peu geek et collectionneur sur les bords, je me suis tout de même procuré le blu ray de The Last Jedi, sorti récemment. En plus de l’envie de revoir le film, histoire de peaufiner encore mon avis sur celui-ci, j’avais entendu dire beaucoup de bien des bonus et surtout du making-off intitulé Le réalisateur et les Jedi (notamment par le biais des excellentes émissions de https://starwars.direct/).
Il vous faudra vous procurer ce blu-ray pour découvrir le making off !
Je ne vais pas faire durer le suspense plus longtemps : ce making off est effectivement excellent, voire même essentiel pour profiter au maximum de cet épisode 8 et comprendre la vision de Rian Johnson. Pendant près d’une heure et demie, l’on suit en effet le réalisateur durant tout son travail sur le film, de la préparation logistique au clap de fin. Son excitation, ses doutes, ses craintes, ses idées, ses espoirs, ses échanges avec les acteurs, tout y passe, sans langue de bois. On comprend que l’on a affaire à un fan de la saga tout à fait conscient de ce que signifie cet univers pour des millions de fans à travers le monde. Non, Rian Johnson n’est pas là pour faire son cinéaste rebelle et pourrir la mythologie créée par George Lucas, mais pour la compléter et l’enrichir. On peut évidemment avoir des désaccords avec sa vision, j’en conserve d’ailleurs un certain nombre, mais je suis désormais à l’aise à l’idée de le voir réaliser d’autres films Star Wars à l’avenir (de nouveaux épisodes qui se dérouleront dans une période encore inexplorée au cinéma lui ont en effet d’ores et déjà été confiés).
L’autre point fort du making off n’est autre que Mark Hamill. En toute honnêteté, celui qui incarne Luke Skywalker depuis 1977 exprime son incompréhension sur le destin attribué à son personnage… mais assure et prouve qu’il donnera tout pour répondre aux attentes de son réalisateur ! Les larmes de Mark Hamill sont aussi vraies que le travail titanesque abattu par toute l’équipe du film, on oublie donc rapidement qu’il s’agit d’un énorme blockbuster extrêmement onéreux et d’un fleuron de la Walt Disney Company, parce que les émotions transcendent tout cela.
L’hommage à Carrie Fisher, lui, attendrira le cœur des plus insensibles des spectateurs !
Explications de textes entre Mark Hamill et Rian Johnson sur le tournage de The Last Jedi
I Am Your Father
L’on retrouve certaines de ces réflexions dans le second documentaire que je souhaitais vous présenter : I Am You Father (Je suis ton père), tourné en 2015 par le jeune réalisateur espagnol Marcos Cabotá.
Celui-ci retrace le parcours d’un acteur ayant tout simplement marqué l’histoire du cinéma, joué un personnage de fiction les plus iconiques du 20ème siècle, l’un des plus grands « méchants » du 7ème art, mais étant largement méconnu du grand public : Dave Prowse, alias Dark Vador.
Le géant Dave Prowse aux côtés de Peter Cushing et Mark Hamill sur le tournage de Star Wars : Un nouvel espoir
Culturiste, bodybuilder, David, dit Dave Prowse, a joué des vilains masqués dans de nombreux films. Faisant par ailleurs près de 2 mètres, sa physionomie lui a permis de se faire remarquer par George Lucas qui avait différents rôles à lui proposer, dont celui du « bad guy ».
Hélas, les relations se sont vite dégradées entre l’acteur et les responsables de Lucasfilm, puisque dès le tournage du troisième film, Le Retour du Jedi (sorti en 1983), plusieurs polémiques et quiproquos ont coupé les liens entre eux à jamais. Accusé d’avoir révélé le dénouement du film, il avait aussi été remplacé par un autre acteur – sans en être informé – alors que Dark Vador tombait enfin le masque et laissait apparaître un visage humain. Dur à encaisser après avoir porté la tunique du Seigneur Sith pendant trois films.
35 ans après, l’homme âgé de 80 ans n’est donc toujours pas revenu dans les petits papiers des pontes de la licence Star Wars. Aimé des fans, il n’a jamais été invité à une convention officielle, contrairement à tous les autres visages de la saga. Et 35 ans après, les vieilles blessures de Dave Prowse n’ont toujours pas cicatrisé. Encore une fois, on comprend que Star Wars n’est pas qu’un succès commercial, mais une œuvre ayant bouleversé la vie de nombreuses personnes pour le meilleur mais aussi, parfois, pour le pire. C’est face à ce constat que le réalisateur espagnol Marcos Cabotá a décidé d’aller à la rencontre du héros de son enfance, tout en enquêtant auprès de protagonistes des films et de journalistes, pour comprendre ce qui s’est véritablement passé dans les coulisses du tournage du Retour du Jedi mais surtout pour rendre sa fierté à un acteur au grand cœur, passionné par son métier et on ne peut plus respectueux de ses fans.
Le réalisateur du documentaire, Marcos Cabotá, est parti à la rencontre du grand Dave Prowse
Je ne vous en dis pas davantage, laissez-vous séduire par ce documentaire disponible sur Netflix et faites savoir aux détracteurs de Star Wars qu’il ne s’agit pas d’un film…mais de bien plus que ça !
Alexandre