La saison NBA 2024/2025 pointe le bout de son nez, les matchs de préparation s’enchaînent et chacun essaye de deviner quelle équipe tirera son épingle du jeu, quel joueur brillera, et bien sûr, quel niveau atteindra Victor Wembanyama (mon prono ? Titulaire au All Star Game, 25 points, 11 rebonds et 3 contres de moyenne).
Dans cette effervescence, je vous propose un dernier coup d’oeil dans le rétroviseur et plus précisément vers les Jeux Olympiques. Cet été, j’ai en effet eu la chance d’assister à 3 matchs de basket lors de la phase de poules, à Lille, et de voir de mes propres yeux certains des meilleurs joueurs de la planète.
Le match d’une vie
Vous le savez si vous me connaissez « IRL » ou si vous lisez ce blog depuis son lancement, j’ai déjà eu la chance de voir un certain nombre de matchs de NBA, y compris aux États-Unis. J’ai réalisé l’un de mes rêves en 2017 en voyageant à Chicago pour voir « mes » Bulls et je suis allé à Los Angeles en 2019 lors de mon voyage de noces, ce qui m’a permis de voir les Lakers de LeBron James et Anthony Davis (face aux Grizzlies de Ja Morant, alors rookie) puis les Clippers de Kawhi Leonard (face aux Spurs coachés par Greg Popovich). Entre 2008 et 2023, j’ai également assisté aux matchs organisés à Paris. Bref, le bilan était déjà solide pour un fan français !
L’organisation des Jeux Olympiques en France signifiait une chose pour moi : Team USA allait débarquer dans notre pays avec une équipe XXL. Si les Américains boudent la Coupe du Monde, compétition pour laquelle ils envoient quasi systématiquement une équipe « bis » et qu’ils n’ont plus remportée depuis 2014, ils sont en effet toujours très excités par les J.O et se déplacent avec les plus grandes stars.
Pour Paris 2024, LeBron James s’est même plus ou moins approprié le rôle de sélectionneur et a attiré tout ce qui se faisait de mieux dans la grande ligue, y compris Stephen Curry, qui n’avait jamais participé aux Jeux, contrairement à Kevin Durant, présent pour cette édition mais déjà habitué aux joutes internationales.
À leurs côtés ? Anthony Davis, Joel Embiid, Devin Booker, Jrue Holiday, Anthony Edwards, Derrick White, Tyrese Haliburton, Jayson Tatum et Bam Adebayo.
Que des "all stars", 7 champions et 4 MVP : une équipe impossible à battre sur le papier.
Quitte à voir un match, autant que ce soit une belle opposition. Malgré les nombreuses critiques sur la billetterie des Jeux, c’est sans réelle difficulté ni sans vider mon compte en banque que j’ai obtenu une place pour la confrontation entre cette dream team nouvelle génération et une autre équipe de rêve, la Serbie, le 28 juillet.
À vrai dire, toute formation comptant Nikola Jokic dans ses rangs serait une « dream team » à mes yeux, tant le pivot me fascine. Champion NBA avec les Denver Nuggets et MVP des finales en 2023, triple MVP de la saison régulière (2021, 2022 et 2024), Jokic est un ovni. En surpoids durant sa jeunesse, d’une allure tout sauf athlétique, il est pourtant le meilleur joueur de basket des années 2020 jusqu’à présent. Incontestablement, à mes yeux, même si le Slovène Luka Doncic n’est pas en reste. Son secret ? Une vision du jeu au-dessus du lot couplée avec une qualité technique de haut niveau. Jokic peut marquer, passer, dribler, capter des rebonds… Inarrêtable !
Ne voulant pas en manquer une miette, j’arrive très tôt aux abords du grand stade, à Lille, lieu de la phase de poules (la phase finale étant prévue à Paris).
Il y a foule et beaucoup de soleil, l’attente est longue et pénible avant d’entrer en tribunes, mais le jeu en vaut la chandelle.
Je suis bien placé et l’échauffement des équipes permet de s’approcher encore un peu plus du terrain. Steph Curry attire tous les regards mais l’arrivée de chaque joueur sur le parquet est un événement. Il est également passionnant de suivre les coachs, que ce soit Steve Kerr ou ses assistants (Erik Spoelstra et Tyronn Lue, rien que ça !).
À titre personnel, je suis également excité par l’arrivée soudaine dans les gradins de...4 joueurs du RC Lens ! Florian Sotoca, Jonathan Gradit, Adrien Thomasson et Wesley Saïd ont troqué le ballon rond pour la balle orange le temps de quelques heures et ils ont bien raison !
Les joueurs sont présentés au public, les hymnes retentissent et le match commence.
La Serbie est en pleine forme et prend l’avantage mais les Américains reviennent et prennent l’avantage. Serré lors des 20 premières minutes, le match vire au blow-out en seconde mi-temps, Team USA s’imposant finalement 110 à 84, avec quelques très bonnes performances individuelles, notamment de la part de Kevin Durant.
« Out » lors des matchs de préparation, l’on craignait que KD soit encore forfait pour ce match, voire pour tout le tournoi olympique. C’était une déception puisqu’il est l’un de mes joueurs favoris dans cette équipe, tant son talent m’a impressionné depuis 15 ans. Quelle surprise alors de le voir entrer en jeu dès la première mi-temps et de le voir enchaîner les paniers ! 5/5 à 3 points, 8/9 au global, 23 points, le tout en 17 minutes : pas mal !
LeBron était, lui, au four et au moulin avec 21 points, 9 passes et 7 rebonds (mais 6 balles perdues) en 27 minutes. Soulignons les 15 points de Jrue Holiday (champion NBA un peu plus d'un mois auparavant avec Boston), les 11 points, 5 rebonds et 5 passes d'Anthony Edwards (star des Wolves et plus globalement star montante de la NBA) ou encore le panier "à l'aveugle" de Steph Curry pour finir le match ("seulement" 11 points pour lui cependant).
De l’autre côté, Jokic a fait le boulot, comme d’habitude, avec 20 points, 5 rebonds et 8 passes décisives, bien aidé par les 14 points de Bogdan Bogdanovic, mais cela n’aura toutefois pas été suffisant.
Hasard de la compétition, les deux équipes se retrouveront en demi-finale, à Paris, pour un match légendaire remporté in extremis par les Américains. Les Serbes rafleront tout de même la médaille de bronze, ce qui sera arrosé comme il se doit par Jokic et sa bande !
Caitlin Clark n’était pas là, mais…
Si je connais certaines joueuses de WNBA depuis longtemps, ce serait un mensonge de dire que je suis assidûment le championnat depuis des années et que j’en suis un fin connaisseur. Je me suis cependant fait happer par la vague Caitlin Clark et suis ses exploits depuis le début de l’année. Finaliste du championnat universitaire, elle a rejoint la WNBA du côté d’Indianapolis en avril dernier et a réalisé une fantastique première saison au plus haut niveau, battant de nombreux records et décrochant le trophée de rookie de l’année.
Si la sélection américaine était faite aujourd’hui, elle serait certainement appelée. Ce ne fut pas le cas avant les Jeux.
Je le reconnais, j’avais pris un ticket dans l’espoir de la voir à l’oeuvre. Je fus donc un peu déçu mais vite réconforté à l’idée de voir tout de même le gratin du basket féminin : A’ja Wilson, Breanna Stewart, Sarbina Ionescu, sans oublier Diana Taurasi.
Le stade est bien moins rempli que pour le match des hommes, lors duquel l’on comptait 27 328 spectateurs, mais près de 13 000 personnes sont tout de même présentes pour le match face au Japon le 29 juillet. Finalistes des Jeux en 2020, les Japonaises vont souffrir pendant 40 minutes, largement battues 102 à 76. Rien de honteux toutefois, tant la différence physique entre les deux équipes est criante.
La meilleure marqueuse de la rencontre est A’ja Wilson, avec 24 points mais aussi 13 rebonds. Breanna Stewart, sa rivale en WNBA, ajoute 22 points (à 11/15 au tir).
Pour rappel, les Américaines n’ont plus manqué une médaille d’or depuis 1992 (les hommes, eux, ont échoué en 2004) ! À Paris, dix jours plus tard, l’équipe de France fut pourtant proche de réaliser l’exploit. Rendez-vous en 2028 à Los Angeles.
Allez les Bleus !
Le 31 juillet 2009, je voyais l’équipe de France de basket masculine de mes propres yeux pour la première fois. Dans la salle Pierre de Coubertin, à Paris, le tout jeune Nando de Colo offrait la victoire aux siens face à la Hongrie grâce à un game winner inespéré.
15 ans plus tard, Nando de Colo dispute sa dernière compétition internationale à l’occasion des Jeux et fait office de vétéran. L’équipe est désormais entre les mains de Victor Wembanyama, 20 ans seulement mais qu’on ne présente plus, tant le joueur a brillé depuis 2 ans. J’en profite pour rebondir sur l’article publié sur ce blog en octobre dernier, avant le début de la saison NBA 2023/2024. Je crois pouvoir dire que mes pronostics se sont avérés globalement bons, même s’ils n’étaient pas non plus les plus improbables de l’histoire du sport. Certes, « Wemby » n’a pas été désigné all-star dès sa saison « rookie ». Certes, les Spurs n’ont gagné que 22 matchs sur 82. Mais le pivot français a vécu une ascension fulgurante, avec des statistiques en hausse chaque mois, des highlights à foison et le titre honorifique de meilleur contreur de la ligue. Il a fallu moins de temps qu’il n’en faut pour le dire pour que Wembanyama soit respecté par toute la NBA ou presque (oublions les provocations de Dillon Brooks !).
C’est avec beaucoup d’ambition mais aussi beaucoup de pression que celui qui a été désigné « rookie of the year » arrivait à Paris, ou à Lille !
J’étais sur la route lors de l’entrée en lice des Bleus face au Brésil le xx juillet et n’ai donc pas pu voir le match, gagné 78-66 par les Bleus.
Les maillots bleus floqués « Wembanyama » sont nombreux aux abords du stade. Tony Parker a trouvé son digne successeur.
Bien sûr, l’équipe de France a bien d’autres atouts, de Guerschon Yabusele à Nicolas Batum, en passant par Evan Fournier, Bilal Coulibaly, Isaia Cordinier, Rudy Gobert ou Mathias Lessort.
Contre le Japon, mené par Rui Hachimura, les Bleus sont largement favoris mais la partie est bien plus serrée que prévue.
L’équipe de France est brouillonne et maladroite, à l’image de Wemby. Hachimura fait des misères à la défense tricolore et marque 24 points à 10/16 en 28 minutes. Son exclusion pour deux fautes antisportives (très généreuse pour les Bleus) laissait croire que la fin de match serait plus aisée : ce ne sera pas le cas !
Menés de quatre points à quelques secondes de la fin du match, les Bleus s’en remettent à un exploit du jeune Matthew Strazel, auteur d’un tir à trois points puis d’un lancer franc dans la foulée, l’arbitre ayant sifflé une faute peu évidente sur un joueur japonais au moment du shoot. Inespéré !
Je vois tout cela de loin puisque, contrairement aux deux précédents matchs, je suis cette fois très mal placé, tout en haut des gradins. Bon, je le savais avant de venir et ne vais pas me plaindre !
Le destin de la partie se décidera en prolongations et les Français, retrouvant un Wemby plus mordant, creusent finalement un écart définitif, victoire 94-90 !
C’est un soulagement pour tout le monde, le rêve n’a pas tourné au cauchemar !
Les jours suivants ne seront pas simples pour Vincent Collet et ses joueurs mais ils trouveront des ressources insoupçonnées lors de la phase à élimination directe et, comme les filles, s’inclineront de peu en finale face aux USA. Là encore, on espère bien une revanche aux Jeux de L.A dans 4 ans !
Ces Jeux auront dépassé mes attentes et, petit instant promo (qu’on ne m’a pas demandé!), c’est avec grand plaisir que je me plongerai dans le numéro de 5 Majeur du mois d’octobre, qui revient longuement sur l’épopée Bleu aux J.O puis dans le nouveau livre de Trashtalk dédié à l’histoire des équipes de France de basket (filles et garçons !).
De bonnes lectures en perspective !
Alexandre