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Ferrari (2024) : halte à la publicité mensongère !

Quand on s’intéresse de près ou de loin au cinéma et au sport automobile, qu’y a t-il de plus excitant qu’un film sobrement intitulé Ferrari ? Sorti en France le 8 mars dernier sur Prime, la plateforme de streaming d’Amazon, ce grand projet se révèle pourtant terriblement décevant.
Attention, l’article qui suit contient des spoilers sur l’intrigue et le déroulement du film.

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Ferrari est source de fantasmes depuis sa fondation en 1947. Dans l’esprit des fans (les « tifosi ! »), le constructeur automobile est immédiatement associé à l’Italie, au soleil, au succès bien sûr, à la vitesse, à Michael Schumacher et même parfois aux jolies supportrices toutes de rouge vêtues.

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Hélas, le film Ferrari, réalisé par Michael Mann (à qui l’on doit de grands films comme Le Dernier des Mohicans ou Heat) et scénarisé par Troy Kennedy-Martin (à qui l’on ne doit pas grand chose), fait un bras d’honneur au public et choisit un angle diamétralement opposé.

Nous sommes en 1957 et Enzo Ferrari, « le commendatore », le papa de Ferrari, pour ne pas dire le parrain, est empêtré dans les ennuis, tant avec ses voitures que dans sa vie privée. Ses relations de couple sont en effet au coeur de l’intrigue. Enzo Ferrari est marié et porte avec sa femme le deuil d’un enfant. Par ailleurs, sa maîtresse lui a donné un fils qu’il n’a pas encore reconnu mais qu’il entretient en secret. Nous assistons donc peu ou prou à un épisode XXL des feux de l’amour. L’on accepterait sans broncher cet aspect s’il était intégré dans un récit plus complet de la vie d’Enzo Ferrari, l’on pourrait même le tolérer dans sa forme présente s’il ne prenait pas totalement le dessus sur l’autre enjeu du film, la survie de l’entreprise Ferrari, en proie à une rivalité acharnée avec Maserati, autre mastodonte du secteur automobile italien. Une course doit départager les deux institutions, la Miglia Mille. Après près de deux heures de blabla, la course est sensée être le bouquet final du film. Nous allons voir ce que nous allons voir…

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Hélas, la Miglia Mille des 11 et 12 mai 1957 tourne au drame quand Alfonso de Portago, pilote Ferrari âgé de 28 ans, perd le contrôle de sa voiture. Celle-ci percute un objet sur la route, décolle et fonce dans le public. L’on dénombre 9 morts dont 5 enfants, ainsi que de nombreux blessés.
Voilà ce que Michael Mann a voulu mettre en évidence, voilà à quoi il associe Ferrari : un désastre sanglant avec des corps coupés en morceaux, qu’il prend bien sûr le temps de bien montrer à l’écran.

Trop, c’est trop. Ferrari est un film résolument pessimiste, et, plus que cela, un film voyeur et malsain. Si les accidents mortels font partie de l’histoire de la course automobile et que les drames humains font partie de la vie de tout un chacun, se focaliser uniquement sur ces aspects quand on intitule son film Ferrari est, à mon sens, la démonstration d’un sérieux problème psychologique. En choisissant un titre sans équivoque, comme Les heures noires de Ferrari ou que sais-je encore, le réalisateur aurait au moins eu le mérite de ne pas faire de publicité mensongère. La bande-annonce, elle aussi, induit en erreur. 


Je dois être le plus objectif possible et admettre que tout n’est pas à jeter. La mise en scène est propre et les deux acteurs principaux, Adam Driver et Penélope Cruz, sont habités par leurs personnages. Dommage que ces derniers soient si sombres.
Il est amusant de voir Adam Driver dans ce film quand on sait qu’il tient l’un des rôles principaux dans Le dernier duel, autre film faisant la part belle à une histoire vraie très malsaine. J’aime cet acteur, découvert dans la dernière trilogie Star Wars, dont il est d’ailleurs l’un des atouts principaux. J’espère toutefois le voir dans des projets moins déprimants à l’avenir (je n’oublie pas le film de science-fiction 65 : La Terre d’avant, véritable catastrophe du 7ème art...je suis pourtant bon public!).

En deux mots comme en cent, privilégiez Ford v Ferrari (Le Mans 66 en VF) ou l’incontournable Rush, deux films qui mettent réellement à l’honneur les sujets qu’ils traitent, sans tabou mais avec passion, contrairement à ce sinistre Ferrari que je ne regarderai probablement plus jamais.



 

Alexandre

Catégories : Film, Sport 0 commentaire

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