Hoosiers (1986) et Air (2023) prouvent qu’une même thématique, le basket en l’occurrence, peut offrir des films on ne peut plus différents.
Land of Larry Bird
C’est un classique, à tel point que la franchise NBA des Indiana Pacers a plusieurs fois porté un maillot similaire à celui vu dans le film. Dans Hoosiers, ou Le Grand Défi en Français, réalisé par David Anspaugh et sorti en 1986, nous suivons les pas de Norman Dale (joué par Gene Hackman), nouveau coach de la modeste équipe du lycée d’Hickory, petite ville – fictive – de l’Indiana, pour la saison 1951/1952.
L’établissement ne compte qu’une soixantaine d’élèves et l’équipe de basket n’attire difficilement qu’une poignée d’entre eux. Pire, le meilleur élément a claqué la porte après la mort du précédent entraîneur.
Les méthodes du nouveau coach vont échauder les principales figures de la communauté locale. Rapidement mis sur la sellette, cet étranger va néanmoins pouvoir compter sur le soutien de l’une de ses collègues et sur la combativité de ses jeunes joueurs. Ces derniers vont d’ailleurs multiplier les exploits et se confronter aux meilleures équipes de l’état.
Si des villes comme New York, Los Angeles et Chicago sont réputées pour leur passion pour la balle orange, l’Indiana n’est pas en reste. Certes, le paysage n’est pas le même. Rural, principalement Blanc, l’état du Midwest a vu l’un de ses ressortissants, Larry Bird, atteindre les plus hautes sphères de la NBA dans les années 1980. Les Pacers ont quant-à eux souvent perturbé les plans des franchises les plus médiatiques (Reggie Miller vous salue bien bas, spectateurs du Madison Square Garden !).
Les Indiana Pacers rendent régulièrement hommage à Hoosiers en portant une tenue similaire à celle vue dans le film. Ici face aux Lakers de Kobe Bryant en novembre 2015.
Hoosiers rend donc hommage à cette population tout en n’omettant pas certains de ses défauts, notamment une certaine fermeture d’esprit. Le film est une adaptation assez libre de l’épopée de l’équipe de la Milan High School, championne de l'état de l’Indiana en 1954. Si l’établissement était un brin plus grand que celui vu dans le film, l’exploit n’en restait pas moins fabuleux et l’histoire s’en souvient d’ailleurs sous le nom de « The Milan Miracle ».
37 années sont passées depuis sa sortie au cinéma et il faut admettre qu’Hoosiers a pris un petit coup de vieux. Son rythme comme sa mise en scène perturberont peut-être les plus jeunes cinéphiles. Il n’en reste pas moins charmant et essentiel pour la culture de tout fan de basket !
Air : let Michal Jordan in !
En cette année 2023, Prime Video a décidé de nous offrir une belle surprise. Air, de et avec Ben Affleck, se concentre sur un épisode un peu particulier, survenu en 1984, lorsque l’équipementier Nike a convaincu Michael Jordan de le rejoindre alors qu’il s’apprêtait à faire ses premiers pas en NBA sous les couleurs des Chicago Bulls.
Le casting est de haut niveau puisque nous retrouvons Ben Affleck dans le rôle de Philip Knight, fondateur et PDG de Nike, et Matt Damon dans le rôle de Sonny Vaccaro, icône du marketing sportif. C’est ce dernier qui aura ce qui s’avérera être « l’idée du siècle », c’est à dire faire du jeune Michael le nouvel et principal ambassadeur de la marque.
Si l’idée paraît évidente après coup pour les deux parties, le contexte était bien différent à l'époque. Jordan était un immense espoir mais n’était « que » le 3ème choix de la draft qui venait d’être effectuée, choisi derrière Hakeem Olajuwon et Sam Bowie. Nike, de son côté, n’était pas la multinationale qu’elle est aujourd’hui. Ses concurrents comme Adidas et Converse avaient plusieurs longueurs d’avance, y compris sur le dossier Jordan. Mais Sonny Vaccaro en est sûr et certain, MJ va révolutionner le jeu. Il va donc mettre les grands moyens pour convaincre toutes les parties concernées : son patron, la famille de Michael et Michael lui-même.
Il semblerait que beaucoup d’éléments soient romancés. Gardons en tête que pour tout film basé sur un événement réel, il s’agit d’une adaptation. Le 7ème art a certains critères esthétiques qui nécessitent divers ajustements ! On imagine également que Nike n’est pas étranger à ce projet et le film en donne donc une image très positive. Mais l’essentiel est ailleurs, derrière cette histoire de chaussures (puisque c’est bien de cela qu’il s’agit, au fond !), l’humain a une place de choix et c’est d’ailleurs ce qui convaincra Michael Jordan, en plus des billets verts.
1984: Michael Jordan a choisi Nike et a droit à une chaussure à son nom. Le début d'une longue et fructueuse collaboration !
Sauf si vous vivez au fond d’une grotte depuis 30 ou 40 ans, vous n’êtes en effet pas sans savoir que le succès de la collaboration entre Nike et Michael Jordan a été et est encore absolument phénoménal. L’impact culturel est presque aussi important que l’impact financier. Depuis quelques saisons, chaque équipe de NBA possède même un maillot frappé frappé du logo « Air Jordan », y compris celles comme les New York Knicks ou les Cleveland Cavaliers, martyrisées par le GOAT durant sa carrière.
Si nous ne sommes pas naïfs sur la propagande de Nike, ne boudons pas notre plaisir devant Air, qui rejoint la liste des (très) bons films de basket. Le foot en crève de jalousie !
Alexandre