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Les aventures de Kobe, Dirk et Stephen

Le mois d’octobre est synonyme de reprise en NBA. Si la pré-saison occupe les plus impatients depuis une dizaine de jours déjà, l’Opening Night est prévue le 24 octobre prochain avec entre autres le match entre les Denver Nuggets – champions en titre – et les Los Angeles Lakers. Pour patienter jusque là, je vous propose une série d’articles dédiés au basket. Et pour débuter, je vous présente trois documentaires que j’ai eu l’occasion de voir récemment, documentaires consacrés à des légendes du jeu : Kobe Bryant, Dirk Nowitzki et Stephen Curry.

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Trois joueurs, trois hommes, trois parcours très différents mais une même passion : le basket.
Kobe, Dirk et « Steph » représentent en cumulé 10 titres de champion NBA, 41 sélections au All-Star Game, 86 915 points et des heures innombrables de highlights. Pour en arriver à un tel bilan, ces trois légendes ont fourni un travail colossal et ont dû affronter de nombreuses épreuves, surmonter de nombreux obstacles. S’il faudrait toute une série de reportages pour être à peu près exhaustif, les ceux sur lesquels je souhaite revenir aujourd’hui permettent d’en savoir plus sur les coulisses de leur carrière, sur ce qui a construit ces hommes et sur leur façon d’affronter les événements.

Kobe Bryant : une enfance italienne, une sensibilité européenne

Honneur au joueur drafté en premier, dès 1996. Sélectionné en 13ème position par les Charlotte Hornets, Kobe Bryant fut échangé dans la foulée aux Los Angeles Lakers, l’équipe qu’il soutenait depuis toujours et dont il finirait par devenir une légende absolue. Il est le seul à l’heure actuelle à voir deux de ses numéros – le 8 et le 24 – retirés par la franchise californienne.

Mais avant de devenir le « Black Mamba », une légende de la NBA et du sport en général, Kobe a sillonné l’Europe durant son enfance et plus particulièrement l’Italie. Fils de Joe Bryant, basketteur professionnel Kobe est né à Philadelphie quand son paternel défendait les couleurs des 76ers. Après des étapes à Los Angeles et Houston, Kobe et toute la famille gagnèrent donc l’Italie. Entre 1984 et 1991, ils connurent quatre villes, Rieti, Reggio de Calabre, Pistoia et Reggio d'Emilie. Le périple européen s’acheva par un bref passage en France, à Mulhouse.

C’est cette période italienne que nous raconte le documentaire Kobe, una storia italiana, réalisé en 2022 et disponible sur Prime Video, la plateforme de streaming d’Amazon.

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 Si, sur le papier, ce n’est pas l’approche la plus « sexy » de la carrière de Kobe, ce documentaire insiste sur plusieurs aspects qui furent primordiaux durant sa carrière : sa passion sans égal pour le basket, sa volonté de travailler et de s’améliorer, son ambition (au bon sens du terme) mais également sa sensibilité européenne. Si d’aucuns estimeront que Kobe était la caricature de l’athlète américain, égocentrique et prêt à tout pour marquer un maximum de points au détriment du collectif, c’est oublier son éthique du travail, sa connaissance du jeu et son respect pour les joueurs venus d’Europe. Quand les Américains voyaient d’un œil amusé les Allemands, Français, Espagnols ou joueurs issus d’Ex-Yougoslavie débarquer en NBA, Kobe les voyait lui comme des atouts supplémentaires pour la grande ligue ou comme des rivaux supplémentaires sur sa route.
D’ailleurs, on sait que Kobe a accueilli royalement Pau Gasol lors de l’arrivée de ce dernier chez les Lakers durant la saison 2007/2008. Gasol n’était pas le plus clinquant des joueurs mais il n’avait rien à envier aux meilleurs intérieurs américains grâce à sa maîtrise des fondamentaux et son QI basket. Les Lakers iront d’ailleurs en finale dès 2008 puis remporteront le trophée ultime en 2009 puis en 2010. Le lien entre Kobe et Pau dépassait même de loin le cadre du basket et lors du décès du premier en janvier 2020, Pau prit une place importante auprès de sa veuve et de ses filles. Le passé européen de Kobe n’est sans doute pas étranger à tout cela.

L’angle choisi par ce documentaire est finalement parfait, nous permettant de découvrir une autre facette importante et méconnue de la vie du Black Mamba.

Dirk Nowitkzi : le plus rigoureux des babacool !

L’élan de Kobe, Pau et des Lakers s’est brusquement stoppé en 2011. Les double-champions en titre étaient alors « sweepés » (4 défaites en 4 matchs) en demi-finales de conférence par les Dallas Mavericks menés par un certain Dirk Nowitzki. Encore un européen ! Kobe avait décidément raison de se méfier d’eux !

C’est toute l’histoire de Dirk qui est contée dans Nowitzki : le tir parfait, réalisé en 2014 et également disponible sur Prime Video.

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Né le 19 juin 1978 dans la ville de Wurtzbourg, en Bavière (Allemagne), Dirk est issu d’une famille de sportifs avec un père handballeur et une mère basketteuse. Il pratiqua les deux disciplines avant de se tourner plus sérieusement vers le basket.

À l’époque, les grands gabarits (Dirk mesure 2 mètres 13) n’étaient pas formés pour shooter à longue distance, ni pour faire preuve d’agilité. Pour les intérieurs, ailiers forts comme pivots, il fallait avant tout être « costaud » et puissant, à l’image des stars des années 90 comme Hakeem Olajuwon, David Robinson, Karl Malone… Avec l’aide de son coach personnel, Holger Geschwindner, Dirk a peu à peu changé la donne.

Dirk joua dans le club de sa ville jusqu’en 1998. C’est donc à 20 ans et sur la pointe des pieds qu’il arriva en NBA, sélectionné en 9ème position de la draft par les Milwaukee Bucks et immédiatement envoyé à Dallas. Rappelons et soulignons que les joueurs non-américains étaient alors rares aux USA, même si certains comme Drazen Petrovic et Vlade Divac avaient déjà permis de casser certaines barrières mentales des recruteurs américains.

Dirk Nowitzki n’a cessé de travailler et donc de progresser jusqu’à devenir All-star en 2002 (il obtiendra 14 sélections durant sa carrière) puis MVP de la ligue (meilleur joueur de la saison régulière) en 2007. Il faudra attendre 2011, alors que beaucoup estimaient qu’il avait laissé passer sa chance, pour voir l’Allemand mettre le monde du basket à ses pieds. A l’issue de playoffs historiques, entouré de vieux briscards comme Jason Kidd, Shawn Marion ou Peja Stojakovic, il fut le héros des finales victorieuses contre le Miami Heat, pourtant porté par les trois amis, LeBron James, Dwyane Wade et Chris Bosh. Dirk était logiquement désigné MVP des finales, la seule distinction individuelle qui lui manquait.

Si la suite de carrière a des allures de déclin (à relativiser, Dirk obtenant encore 4 sélections au All-star Game après 2011), il resta dans la grande ligue jusqu’à ses 41 ans. Avec 21 saisons sous le maillot des Mavericks, il est l’un des joueurs NBA les plus capés et les plus fidèles de l’histoire. Joli clin d’oeil du destin, il pu transmettre le flambeau des Mavericks à Luka Doncic lors de sa dernière saison. L’Europe a de l’avenir en NBA !

Sans s’attarder longuement sur sa vie privée, le reportage nous montre tout de même certains moments clés et nous présente un homme avec qui l’on aimerait boire quelques bières. Dirk est un bon vivant est même un chouilla « babacool » ! Inattendu pour un Allemand !

Steph Curry : made in USA

3ème documentaire, 3ème joueur et 3ème parcours atypique. Après Kobe Bryant, l’Américain passé par l’Europe et Dirk Nowtizki, l’Européen pur jus ayant fait son trou en Amérique, voici Stephen Curry, leader d’une modeste équipe universitaire.

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Dans Stephen Curry : Underrated, l’on revient en effet largement sur le parcours de l’actuelle star des Golden State Warriors avant qu’il ne devienne professionnel. D’un « petit » gabarit (1m88, 84 kilos), Curry ne partait pas avec les meilleures chances. Par ailleurs, le fait d’avoir un père – Dell Curry – ayant eu une carrière très respectable en NBA était autant un atout qu’un poids supplémentaire sur ses épaules. D’ailleurs, le nom de son père ne permit pas au jeune Stephen d’être accueilli dans une université prestigieuse en 2006, alors qu’il était âgé de 18 ans. C’est chez les Wildcats de Davidson, en Caroline du Nord, qu’il allait devoir prouver sa valeur. Une université n’ayant pas du tout la même réputation que ses glorieuses voisines, North Carolina et Duke.

En 2008, la petite faculté allait pourtant bousculer la hiérarchie. Je ne vous en dis pas plus !

Le basket universitaire est une véritable institution outre-atlantique. La march madness, tableau final de la compétition, qui a lieu chaque année au mois de mars, fait l’objet d’une grande médiatisation et est très populaire, notamment auprès de tous les anciens élèves, quel que soit le chemin emprunté après leur scolarité. S’il fallait faire une comparaison compréhensible par les Français, disons que l’attachement d’un Américain à sa FAC est similaire à celui d’un Français pour sa ville ou sa région d’origine, quand bien même l’élève américain en question est natif d’un tout autre endroit aux Etats-Unis.

Si le titre du documentaire me paraît un brin exagéré, Stephen Curry ayant certes du batailler au sein d’une modeste équipe universitaire mais ayant tout de même été sélectionné en 7ème position lors de la draft en 2009, il a néanmoins su améliorer sa condition physique année après année malgré les doutes à son sujet, il a su franchir tous les obstacles et devenir une légende de la balle orange, bouleversant la NBA grâce à la qualité de son tir à 3 points.

Dans quelques années, Stephen Curry rejoindra donc en toute logique Kobe Bryant et Dirk Nowitzki au Hall of Fame.

Alexandre

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