La saison des raclettes est terminée, celle des barbeuks n’a pas encore commencée, et vous ne savez plus comment occuper vos soirées ? Voici quelques conseils ciné !
Comme d’habitude, j’alterne depuis janvier entre découvertes et films que je connais et apprécie déjà. Je ne saurais dire s’il s’agit ou non d’un hasard, mais la plupart des œuvres que j’ai vues durant cette période laissent une part importante au rêve, au spectacle fantastique et merveilleux, ce qui n’empêche pas pour autant une certaine gravité. Il y a tout de même deux ou trois exceptions notables que vous remarquerez rapidement.
Un jour sans fin (1993)
Une comédie romantique et fantastique dans le plus pur style des années 90. On s'amuse, on rêve, mais on se pose aussi des questions existentielles. Que ferait-on si nous étions condamnés à sans arrêt revivre la même journée ? Comment discerner le positif d'une situation à priori épouvantable ? Bill Murray prend du temps à le découvrir (d'après les geeks du film, ce "maléfice" dure près de...34 ans !!!), passe par l'envie de se suicider à celle de profiter des petites choses, mais (ATTENTION SPOILER) c'est finalement grâce à l'amour qu'il va s'en sortir. Merci Hollywood !
Une femme et une pizza, deux bonnes raisons de vivre pour Bill Murray !
10 Cloverfield Lane (2016)
Un film qui complète le cycle de science-fiction lancé par JJ Abrams quelques années plus tôt avec Cloverfiel. Ici, on a droit une grande partie du temps à un huit clos, parfois flippant, parfois malsain, mais toujours prenant. Les deux acteurs principaux sont très bons, Mary Elizabeth Winstead est belle, John Goodman est laid et inquiétant, mais pas si fou que ce que tout le monde peut croire... Certains spectateurs estiment que la fin n'est pas bonne, moi je trouve qu'elle renforce le côté dramatique de tous les événements survenus auparavant. Le 3ème film du cycle Cloverfield, nommé The Cloverfield Paradox, est sorti par surprise il y a quelques semaines sur Netflix, les critiques sont mitigées, je devrais vite avoir l’occasion de le voir pour me faire mon propre avis.
Oui, 10 Cloverfield Lane se révèle parfois angoissant, pour les personnages comme pour les spectateurs
The Lost City of Z (2016)
Un film d'aventure, mais aussi un film de guerre et d'amour.
C'est en effet tout cela qui va faire battre le coeur de Percy Fawcett au cours de sa vie. Si sa quête dans la jungle amazonienne pour trouver « la cité perdue de Z » paraît insensée, sa détermination force l'admiration, tout comme la fidélité de son épouse.
Je vais éviter de trop en dire, le film est encore récent et je ne veux pas vous gâcher les surprises ! Sachez quand même que quelques scènes se déroulent dans les tranchées de la Somme en 1916, leur réalisme n'a pas grand chose à envier à celles du débarquement de 1944 dans Il faut sauver le soldat Ryan.
Notons tout de même que Madame Fawcett est jouée par Sienna Miller, qui prend décidément goût à ce genre de rôle puisqu'on avait pu la voir dans American Sniper en épouse de Chris Kyle, le fameux sniper américain au destin tragique.
Percy Fawcett est joué par Charlie Hunnam, connu grâce à Hooligans mais plus encore depuis son rôle dans Sons of Anarchy.
Un film inspiré d'une histoire vraie !
La machine à explorer le temps (2002)
Commençons par remonter le temps nous aussi ! Le film date de 2002, c'est un remake d'un long métrage de 1960 qui est lui-même une adaptation du roman de science-fiction du même nom écrit par H. G. Wells en 1895.
Alexander Hartdegen est un jeune professeur en sciences, talentueux et rêveur. Hélas, sa fiancée est assassinée, il met donc au point une machine à voyage dans le temps qui devrait lui permettre d'éviter le drame. Les choses ne se passent pas comme prévues et le voilà embarqué dans plusieurs sauts dans le temps, en 2030, en 2037, et...bien plus tard.
C'est parti pour un (très très très) long voyage !
Sur le fond comme sur la forme, le film est un mélange d'excellentes idées et d'idées plus "douteuses".
Il n'est pas impossible que les progrès comme les excès de l'humanité envisagés pour les années 2030 soient en partie vérifiés d'ici quelques décennies.
Le saut bien plus loin dans le futur (je vais à nouveau tâcher d'éviter les spoilers) me paraît très intéressant également, voire presque envisageable...même si quelques incohérences de taille me font tiquer !
La dernière partie du film traîne un peu en longueur, certains maquillages et certains costumes ne sont pas convaincants, ces défauts sont rédhibitoires pour le considérer comme une référence cinématographique mais le thème du voyage dans le temps me fait toujours rêver, et je dois dire que l'idée originale d'explorer des époques extrêmement éloignées en essayant de rester le plus "réaliste" possible me plaît beaucoup.
Platoon (1986)
J’avais eu l’occasion de voir Platoon il y a une dizaine d’années, le visage de Charlie Sheen me déconcentrait puisqu’il était à l’époque associé dans mon esprit à la série comique « Mon oncle Charlie ». De l’eau est passée sous les ponts, et j’ai cette fois pu apprécier le film à sa juste valeur : c’est tout simplement l’une des références sur la guerre du Vietnam ! Je retiens l'une des 1ères phrases citées par Charlie Sheen au début du film: "L'enfer, c'est la suppression de la raison". Platoon le prouve, et je ne pourrais pas mieux résumer l’histoire. A voir absolument !
Le thème principal de Platoon : lourd !
The Arrival (1996)
Pour ceux qui ont la flemme de regarder l'intégral X-Files, ce sympathique film de série B avec un Charlie Sheen en Fox Mulder fera l'affaire ! Et oui, faut croire que j’étais Charlie ces derniers temps !
La comparaison avec X-Files est certainement un peu flatteuse, puisque si l’on a bien à faire à des complots autour d’une invasion extraterrestre, la mise en scène a pris un sérieux coup de vieux et repoussera le public habitué aux effets visuels spectaculaires réalistes. On remarque cependant un élément précurseur et actuel avec l’évocation du danger du réchauffement climatique.
Charlie Sheen porte le bouc et joue à Fox Mulder...surprenant, mais on s'y fait !
The Giver (2014)
Une dystopie (ou contre-utopie) est un récit fictif décrivant une société futuriste régie par des lois sensées maintenir l’équilibre et la paix entre ses habitants, mais se confrontant tôt ou tard aux envies de liberté d’un ou plusieurs personnages. C’est en littérature que l’on a pu découvrir ce genre, via des œuvres comme « Le Meilleur des Mondes », « 1984 » ou encore « Fahrenheit 451 ». Cette dernière a également été adaptée au cinéma, devenant le premier d’une longue liste de films à traiter ce sujet. Avec Equilibrium, Divergente ou encore Demolition Man, nous avions un drame, une aventure et une comédie d’action ; The Giver (adapté d’un roman éponyme de 1993) offre une tonalité différente.
Dans une société isolée, les souvenirs et les émotions –même les couleurs- ont été ôtés aux habitants. Le Passeur (« the giver », joué par Jeff Bridges) est le seul à les connaître et à se souvenir du passé, afin de pouvoir guider les Sages (menés par le chef Elder, jouée par Mery Streep) lorsqu’ils prennent des décisions pour la communauté. Ces derniers chargent le passeur de transmettre sa mémoire au jeune Jonas…
En découvrant la joie, l'amour, la souffrance, l'excitation, la peur, la couleur et les rêves, ainsi que l’hypocrisie de ce monde, et face au danger encouru par ceux qu’il aime, il va avec l’aide de son mentor entreprendre de délivrer son peuple de cette emprise malsaine et permettre à chacun de vivre selon sa propre identité.
Si l’histoire repose parfois sur des réflexions adolescentes assez simplistes (les adolescents étaient les spectateurs ciblés), elle pointe cependant du doigt la pensée unique et l’uniformité. Le traitement de l’eugénisme sur les enfants et les personnes âgées est également très intéressant et fait échos aux maux de notre société.
Le jeu des couleurs, qui apparaissent peu à peu aux yeux du héros, est aussi novateur qu’esthétique, et le tout est accompagné d’une bande originale douce et mélodieuse, notamment le thème principal joué au piano. The Giver est bel et bien un film dont vous ressortirez le cœur léger, c'est d'ailleurs l'un de mes gros coups de coeur de ces dernières années !
Au-delà (2010)
Voilà longtemps que je n’avais pas parlé d’un film de Clint Eastwood ! Après American Sniper et Une nouvelle chance, attardons-nous un instant sur Au-delà, sorti en 2010.
J'étais passé à côté de ce film, ignorant même son existence jusqu’à ce que je tombe dessus par hasard et reste scotché devant à cause de ses thématiques passionnantes : la mort et ce qu’il y a après. L’on suit plusieurs histoires et plusieurs personnages ayant chacun une relation particulière avec la mort, elles finissent par se croiser et influer les uns sur les autres. C’est un style qui me plait beaucoup (comme dans Pulp Fiction, Collision…) même si je reconnais sans problème que Clint essaye parfois un peu trop grossièrement de tirer sur la corde sensible du spectateur et de faire pleurer dans les chaumières.
Jumanji : bienvenue dans la jungle (2017)
Le premier Jumanji, sorti en 1995 et avec Robin Williams dans le rôle principal, avait marqué les années 90 par son originalité. Il semblait donc un peu farfelu de voir une suite sortir 20 ans plus tard, en sachant qui plus que l’acteur tant aimé est mort depuis.
Mais rien ne résiste à Dwayne Johnson, qui comme je vous le disais en début d’année au sujet de Fée malgré lui parvient toujours à me décrocher un sourire, même dans les films les plus insensés dans lesquels il peut tourner. Ce nouveau Jumanji parvient en plus à ne pas être uniquement un remake, puisqu’il prend le parti de nous emmener dans la fameuse jungle, ce que le premier épisode ne faisait pas. Les personnages sont attachants, parfois drôles, les petits clins d’œil au premier film sont plutôt fins, bref, c’est loin d’être aussi mauvais que ce à quoi je m’attendais, même s’il traîne souvent beaucoup trop en longueur à mes yeux. Loin d’être indispensable, mais appréciable lors des coups de blues ou des aprem pluvieux.
Une belle bande de bras cassés !
Phénomène (1996)
L'histoire d'un homme ordinaire qui reçoit des dons extraordinaires.
La bienveillance naturelle de George Malley (joué par John Travolta) le pousse à les mettre au service de sa communauté, il reste tout de même d'une grande simplicité, surmonte les épreuves et le regard des autres en pouvant compter sur le soutien d'un père spirituel, d'un ami fidèle et de la femme qu'il aime.
Un beau film que je connais depuis longtemps mais la sérénité qu'il dégage fait toujours plaisir à voir.
Les effets surnaturels ne sont pas exagérés et servent chaque fois l’histoire, il n’y a aucune surenchère.
Attention, nous ne sommes ni dans Grease ni dans La fièvre du samedi soir, ne vous attendez pas à voir Travolta pousser la chansonnette ou danser ! :)
John Travolta, le dernier jedi ?
Big Fish (2004)
Pas un grand fan de Tim Burton, qui après quelques super films est devenu une caricature de lui-même, mais son Big Fish m'a bien plu. Oui, j'ai un peu de retard puisqu'il est sorti en 2004 !
Il faut un petit temps d'adaptation pour entrer dans le délire: Edward Bloom a raconté durant toute sa vie des anecdotes invraisemblables qu'il aurait vécues, mais tandis que sa dernière heure approche, son fils tente de discerner le vrai du faux...
La structure du scénario n'est pas banale, on fait sans cesse des aller-retour entre le présent et les souvenirs romancés d'Edward, mais une fois que l'on comprend les enjeux et que l'on découvre les (nombreux) personnages en profondeur, on se prend d'affection pour eux et on a à notre tour envie de croire aux histoires incroyables que l'on entend.
Mentions spéciales pour le toujours excellent Ewan McGregor, pour la belle Alison Lohman, et pour tous les seconds rôles prestigieux (Steve Buscemi en tête !). Ah, notez aussi la présence de Marion Cotillard, rassurez-vous, elle ne meurt pas !
Une jolie blonde peut changer la vie d'un homme !
Bienvenue à Gattaca (1997)
"On t'a tellement habituée à voir la moindre imperfection que tu en es arrivée à ne plus voir que ça".
Voilà l’une des citations qui résumé le mieux ce film d’anticipation sorti en 1997.
Dans un avenir proche, les hommes naissent par des procréations médicalement assistées extrêmement poussées et précises, visant à supprimer les maladies, les faiblesses, mais également les traits de caractère jugés comme négatifs. Les enfants nés « à l’ancienne » sont laissés pour compte, relégués aux tâches ingrates de cette société eugéniste. Deux personnages issus de ces deux univers vont tenter de changer leur destin en s’alliant…
Sans dévoiler les secrets du film, le message est clair : les dérives du transhumanisme sont dangereuses pour l’homme, qui pourrait, un jour, être écrasé par ses propres ambitions. Culte !
Cloud Atlas (2012)
Voilà bien un film que je ne saurai résumer ! Le scénario des Wachowski (à l’origine de la trilogie Matrix) est tellement complexe que je ne sais pas vraiment s’il s’agit d’un chef d'oeuvre exigeant un maximum de réflexion ou d’un film insensé réalisé par des mecs sous acide. Nous suivons des personnages à différentes époques, dans le passé, dans le monde actuel, et dans un futur lointain, mais un lien les uni, des menaces similaires se présentent sur leur chemin… C’est parfois poétique, parfois incompréhensible, parfois tiré par les cheveux, mais ça a le mérite d’être intriguant, de présenter de bons acteurs (Tom Hanks est là, pour ne citer que lui) avec une jolie bande originale.
Cloud Atlas, un film on ne peut plus étrange, mais avec une magnifique bande originale !
Hostiles (2018)
Avec tout le respect que j'ai pour Clint et Morgan, et contrairement à ce qu’indique l’affiche d’Hostiles, ce nouveau western est meilleur qu'Impitoyable !
Des scènes choquantes mais pas gratuites, pas de manichéisme, des décors somptueux dans l’ouest américain, des sacrifices et des repentis émouvants, un Christian Bale au top confirmant son goût pour le genre après 3h10 pour Yuma où il était déjà brillant... Je n’en dit pas plus et vous recommande simplement d’aller le voir sur grand écran !
A bientôt pour une prochaine salve de critiques, avec certainement un point sur Ready Player One, le nouveau film de science-fiction signé Steven Spielberg, paraît-il révolutionnaire.
Alexandre Rivet