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Mon cinéma automnal : Excalibur, 1492, 3h10 pour Yuma, Donnie Brasco, World Trade Center, Sicario…

Heureux détenteur d’une carte UGC illimité pendant plusieurs années, j’ai mis fin à mon abonnement il y a quelques mois. Mon intérêt pour le cinéma ne décline pas pour autant, et si je n’ai donc pas vu les films actuellement en salles (même pas Blade Runner 2049 ! L), j’ai regardé récemment différents films que je souhaitais voir ou revoir depuis longtemps, voici donc un petit tour d’horizon.

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Excalibur (1981)

On a tendance à parler d’œuvre culte un peu trop fréquemment, moi compris. Le cycle arthurien mérite pourtant bien ce terme, et le 7ème art s’est souvent penché sur l’histoire du Roi Arthur. L’un des films les plus connus sur le sujet est Excalibur, sorti en 1981. Grand amateur de chevaliers, je n’avais pourtant jamais eu l’occasion de le voir, c’est désormais chose faite. Je dois admettre que j’ai été un peu surpris par son aspect « kitsch », typique de son époque. Les effets spéciaux, les dialogues et le doublage français (je ne suis pas un ayatollah de la VO) me paraissent tous être légèrement en décalage avec l’histoire racontée. Le film est tout de même grandiose et épique, à l’image de sa bande originale mêlant plusieurs oeuvres classiques remaniées par le compositeur Trevor Jones. Les ellipses un peu brutales sont parfois frustrantes, mais cela prouve qu’on passe un bon moment et qu’on aurait aimé en voir davantage. J’ai donc apprécié Excalibur malgré ses défauts, je préfère néanmoins toujours Les chevaliers de la table ronde de Richard Thorpe, dont j’avais parlé longuement dans un précédent article.    


Vous avez forcément déjà entendu cette musique !

 

1492 : Christophe Colomb (1992)

Étonnamment, on peut émettre des critiques similaires sur une autre de mes découvertes de l’automne, 1492 : Christophe Colomb. Comme son nom l’indique, ce film sorti en 1992, pour le 500ème anniversaire de l'événement, retrace l’épopée de Christophe Colomb qui contre vents et marées entreprit un voyage pour découvrir une nouvelle route vers les Indes, mais mit finalement le pied sur les îles américaines. L’intrigue est très politique, chaque protagoniste tente de récolter la gloire et d’évincer son rival, mais une place de choix est donnée à la contemplation des paysages, nous découvrons avec les personnages un environnement nouveau, aussi somptueux que dangereux et dépaysant. Gérard Depardieu est convaincant dans le rôle principal mais la réalisation comme certains dialogues donnent presque l’impression d’avoir affaire à un téléfilm. Je serais curieux de voir un film sur le même thème avec les moyens actuels, même si l’on pourrait craindre une surenchère d’effets visuels. Enfin, comme dans Excalibur, l’exceptionnelle bande originale signée Vangelis permet au film d’inscrire son nom dans l’histoire du cinéma.        


La musique mémorable de Vangelis pour accompagner l'épopée de Christophe Colomb

 

3H10 pour Yuma (2007)

Le western est un genre incontournable du cinéma, je n’en suis pas un spécialiste, mais, en bon cinéphile, j’ai vu une bonne partie des films les plus réputés sur la conquête de l’ouest américain. Il y a dix ans sortait 3H10 pour Yuma, un remake d’un film sorti en 1957. Si mon grand frère (dédicace ! :D ) tomba immédiatement sous son charme, je ne me souvenais que de quelques scènes vues du coin de l’œil. Une faute grave qui vient donc d’être corrigée ! On y suit ainsi l'histoire de deux antagonistes, un chef de bande (joué par Russell Crowe) et un père de famille (joué par Christian Bale), qui, paradoxalement, retrouvent chacun leur honneur grâce à l'autre. Le premier, arrêté pour ses crimes, doit être mené au train en direction de la prison de Yuma par le second, qui compte sur l’argent offert en cas de succès de la mission pour assurer l’avenir de sa famille. Tous deux ont leurs compagnons, mais tous deux vont devoir choisir entre ces hommes sans foi ni loi et leur honneur. Les deux personnages principaux portent le film, on n’en attendait pas moins de la part de deux des meilleurs acteurs en activité, mais chaque personnage secondaire a également son utilité, son caractère et son histoire propre. Les dialogues sont excellents dans toutes les circonstances, dans les moments graves et solennels ainsi que dans les scènes plus légères, mais ils n’empiètent pas sur l’action. J’avais été un peu déçu par Impitoyable (avec Clint Eastwood et Morgan Freeman) il y a quelques mois, 3H10 pour Yuma entre, lui, immédiatement dans mon panthéon des western aux côtés de High Noon et de True Grit notamment et je le recommande même à ceux n'étant pas particulièrement amateurs du genre.

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Russell Crowe et Christian Bale réunis pour un grand western

 

Donnie Brasco (1997)

J'avais déjà vu et apprécié Donnie Brasco, mais cela faisait un bail et mes souvenirs commençaient à s’obscurcir. C’est tout simplement l'un des meilleurs films de gangsters à mes yeux. Pourquoi ? Parce que, comme dans L'impasse, Al Pacino joue un voyou raté. Attachant, n'hésitant pas à tuer, mais raté et mal considéré par les boss. C'est un monde sale, une vie sale, et il n'y a à peu près aucune joie dans son existence, si ce n'est celle procurée par une femme, puis par son nouvel ami, Donnie... le flic infiltré (joué par Johnny Depp) qui finalement est dépassé par les événements et se fait, lui aussi, bien avoir par sa hiérarchie, des patrons qui ne se soucient pas de son sort, et encore moins de ceux de sa femme et de ses filles. Cette histoire est un peu le Rocky des gangsters, des gens simples, souvent mis à terre mais qui tentent de garder leur dignité, c'est tout à leur honneur, et c'est plus beau à voir que la déchéance d'un Tony Montana ou de celle de De Niro et Joe Pesci dans leurs films communs.

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Un film inspiré d'une histoire vraie !

 

World Trade Center (2006)

Nous sommes en 2006, cinq ans après les attentats du 11 septembre, et Hollywood vous demande de réaliser un film sur le sujet. Quel angle prendriez-vous ? Quelle histoire raconteriez-vous ? C’est à ces questions délicates que le réalisateur Oliver Stone a dû répondre pour faire son film sobrement nommé World Trade Center. L’émotion était encore importante outre atlantique à cette période, les familles sortant à peine de leur période de deuil, et l’armée yankee étant toujours déployée au Moyen Orient. Bien sûr, il était hors de question pour le cinéaste de commencer à mettre en scène une histoire « non officielle », et le plus simple était de présenter des acteurs du 11 septembre 2001 considérés comme des héros, des pompiers ou des policiers. On suit donc une brigade de police de New York (dont le chef est joué par Nicolas Cage) se retrouvant rapidement plongée en enfer, sous les gravats des tours jumelles. Les attaques en elles-mêmes n’ont pas été montrées à l’écran, cela aurait sans doute choqué la population de voir les crashs reproduits de manière fictive. On assiste donc presque à un huis-clos, les trois policiers survivant à l’effondrement étant bloqués sous terre. Pris au piège, ils ne peuvent que subir les conditions infernales auxquelles ils sont confrontés et essayer de se rassurer mutuellement pour tenir et espérer revoir leur famille un jour. C’est justement par les familles que l’on a le second point de vue du film sur les attentats, chacune d’elle vivant dans la tension et la peur. Leur attente angoissante et morbide m’a rappelé le film We Were Soldiers, lorsque les femmes des militaires attendent fébrilement de savoir si leur mari a survécu aux combats. World Trade Center rend un bel hommage aux victimes et à leurs familles, il est aussi là pour faire pleurer dans les chaumières (et justifier les guerres d'Afghanistan et d'Irak ?), mais il n’y a pas de surenchère sanglante ou malsaine et c’est appréciable.   

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Après JFK en 1992, Oliver Stone s'attaque au 11 septembre 2001

 

Sicario (2015)

Les cartels mexicains sont parmi les groupes les plus dangereux et sanguinaires de notre époque. Pourtant, le phénomène ne concerne pas les Européens et est peu abordé ici. Il en va bien sûr autrement aux États Unis, et différents films ont été faits sur ce sujet sensible. Cartel, sorti en 2013, m’avait profondément déçu voire dégoûté. L’histoire était invraisemblable, les personnages caricaturaux et les scènes choquantes complètement gratuites. C’est heureusement tout l’inverse dans Sicario, réalisé par Denis Villeneuve et sorti en 2015. Deux policiers d’Arizona sont confrontés à une affaire de trafic et embarqués dans une opération d’envergure pour faire tomber quelques-uns des grands noms du cartel de Juarez, à la frontière mexicaine. Les méthodes policières sont calquées sur celles des gangsters, la morale et la loi n’ont donc plus d’importance et cela ne plaît pas à l’agent Kate Macer (jouée par Emily Blunt, que j'avais beaucoup aimé dans L'Agence et dans Edge of Tomorrow). C’est à elle que le spectateur s’identifie, on découvre l’horreur par ses yeux, on s’indigne avec elle, on subit la même tension lorsque elle est malmenée par sa propre hiérarchie, et la même impuissance face au bourbier mexicain. Comme je l’indiquais précédemment, les scènes de violence ne sont jamais gratuites, on accepte donc cette histoire sanglante mais crédible, portée par une réalisation et des acteurs ayant bien saisi la complexité du sujet.

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Un film sombre mais très réussi sur un sujet complexe

 

Alexandre

    

 

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