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Le Jour le plus long (1962) et Churchill (2017) : l’opération Overlord au cinéma

En ce 6 juin je souhaitais revenir sur deux films basés sur le débarquement en Normandie de 1944, Le Jour le plus long et Churchill, deux œuvres sorties à 55 ans d’intervalle mais complémentaires. 

 

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Le Jour le plus long (1962)

 

Le Jour le plus long est une véritable leçon d’histoire et celle-ci m’a accompagné depuis toujours comme elle a accompagné mon père avant moi, il avait en effet été le voir dès 1962 à sa sortie au cinéma. Pendant les trois heures du long métrage on découvre les préparatifs et le déroulement du débarquement du 6 juin 1944 en Normandie, plage par plage, sans oublier les autres lieux clés comme Sainte-Mère-Église ou le casino de Ouistreham. Epoque oblige, les batailles sont moins sanglantes et donc probablement moins réalistes que dans Il faut sauver le soldat Ryan (1998) mais restent tout à fait crédibles et dramatiques. Des scènes plus intimistes voire parfois malicieuses agrémentent le film et lui donnent un charme supplémentaire.

 

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Le jour le plus long, sorti en 1962, adapté du livre de Cornelius Ryan

 


Le moment où tout a basculé...

 

Les fameux messages personnels diffusés à la radio depuis Londres aux résistants français sont le fil rouge du film ; l’un d’entre eux est intercepté dès le début par les Allemands mais ils ne parviennent pas à en découvrir la signification, d’autres messages annonçant le débarquement sont diffusés par la suite dans une scène mémorable où se mêlent la joie et la gravité devant l’importance de ce qui va se passer.

Au niveau des protagonistes il y a un subtil mélange de noms ayant réellement marqué le « d-day » (officiers allemands, état-major et soldats américains…) et de personnages fictifs. Le casting est exceptionnel, il regroupe les vedettes du 7ème art du monde entier, de John Wayne à Bourvil en passant par Robert Mitchum, Henry Fonda, Richard Burton et même le jeune Sean Connery. Notons que le film disposait de trois réalisateurs, de plus de 20 000 soldats faisant office de figurants, qu’il a bénéficié des conseils du Général Eisenhower en personne et a eu droit à une première grandiose à Paris en présence du Général de Gaulle, avant d’attirer près de 12 millions de français dans les salles de cinéma !

L’élément du film ayant le plus marqué les esprits est sans doute sa musique. Avec ou sans paroles, au piano ou en marche militaire, le thème principal du Jour le plus long écrit par Paul Anka est identifiable dès ses premières notes et est tellement populaire qu’il fut repris par Dalida, interprété sur les Champs-Elysées lors du défilé du 14 juillet et même transformé en chant de supporter par les fans de l'équipe de football du RC Lens !  


Le thème mythique du Jour le plus long

 


La version de Dalida

 

 

Churchill (2017)

 

Difficile d’imaginer s’émouvoir devant la silhouette de Winston Churchill. C’est pourtant l’exploit accompli par le film portant son nom, Churchill, réalisé par Jonathan Teplitzky et sorti le 31 mai dernier. Dans le rôle-titre on découvre Brian Cox, acteur britannique vu dans Troie et La 25ème heure notamment mais méconnaissable ici tant il adopte les traits de caractère et la posture du personnage.

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Les époux Churchill (Miranda Richardson et Brian Cox)

 

L’histoire prend place quelques jours avant le débarquement et s’achève au lendemain de celui-ci. En juin 1944, le premier ministre anglais a déjà une longue expérience derrière lui, expérience faite de victoires mais aussi de sombres souvenirs datant notamment de la première guerre mondiale. C’est pour éviter un carnage comme il en a connu en 14-18 qu’il se positionne contre l’opération Overlord, nom donné par les Alliés au plan du débarquement. Atteint physiquement par le poids des ans (et par le whisky) mais toujours fort en gueule et dévoué à son pays, il fait face à Dwight Eisenhower (commandant en chef des forces alliées, qui sera président des USA  dans les années 50) et à la plupart des chefs militaires de son camp, réclamant plus de moyens humains et matériels. Mais si son influence et son image sont toujours très bien considérées par le peuple anglais, il en va différemment sur la scène militaro-politique. Les affronts et les désaveux sont des coups durs à encaisser, et il faut bien le soutien mais aussi les coups de gueule de deux femmes pour le relancer. Son épouse d’abord, Clementine Churchill (jouée par Miranda Richardson), aussi attachante que lui est caractériel, et qui doit parfois dire à son mari des vérités difficiles à entendre. C’est ensuite sa jeune secrétaire, Helen (interprétée par Ella Purnell), qui réveille Churchill et touche le spectateur quand elle ose pour la première fois répondre à son chef et modèle lorsque celui-ci est découragé par le plan intrépide des américains.

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La beauté du cinéma: dans Churchill, la jolie Ella Purnell inspire le premier ministre britannique 

 

 

Ces moments de faiblesse de Churchill ne le font pas pour autant passer pour un faible ou un lâche, on découvre simplement l’humanité d’un homme que l’on imaginait sans état d’âme, celui qui promettait du sang et des larmes.
Nous ne voyons aucune scène de bataille, nous sommes tenus éloignés des combats du 6 juin comme Churchill l’a été, mais comme lui nous sommes pourtant au cœur de la guerre, car les choix des chefs comme leurs discours peuvent galvaniser ou décourager des milliers d’hommes et de femmes, chaque décision prise et chaque mot prononcé doit donc être sérieusement réfléchi et on le ressent parfaitement dans ce film.

 


La première fois que j’ai entendu un discours de Winston Churchill ? En introduction de la chanson « Aces High »  du groupe Iron Maiden, racontant l'histoire d'un pilote de la Royal Air Force !         

 

Alexandre

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