Quelques jours après la reprise de la NBA outre-Atlantique, je vous propose de vous replonger dans le championnat d’Europe de Basket, disputé du 5 au 20 septembre dernier. Après une phase de poules disputée à Montpellier, Zagreb, Berlin et Riga, la phase finale s’est disputée au stade Pierre Mauroy de Lille. J’ai eu la chance d’assister à plusieurs matchs, voici donc mes commentaires et photos de ce grand évènement…mieux vaut tard que jamais !
"Que la France soit avec vous", le slogan très "cinesport" affiche à Paris et destiné aux Bleus du Basket et du XV de France avant l'EuroBasket et la Coupe du monde de Rugby
Alors que l’organisation de l’EuroBasket 2015 avait été confiée à l’Ukraine, une crise profonde a bouleversé le pays. C’est ainsi qu’une co-organisation de l’évènement a été décidée par la FIBA –la fédération internationale de basketball- et que le stade Pierre Mauroy a été choisi pour être le théâtre de la phase finale. Cette enceinte habituellement réservée au football peut en effet se transformer en immense arena de près de 27 000 places, déjà utilisée sous cette forme en 2014 pour la finale de la coupe Davis opposant la France à la Suisse. Durant cet EuroBasket 2015, le record de spectateurs pour un match de basket en Europe a même été battu à plusieurs reprises, la finale entre l’Espagne et la Lituanie faisant le meilleur score avec 27 372 personnes dans les travées.
Le calme avant la tempête au stade Pierre Mauroy
N’ayant pas pu me libérer pour le début des quarts de finale – travail oblige -, mon premier rendez-vous au grand stade est un séduisant Lituanie-Italie. En début de soirée, la Serbie est venue à bout de la République Tchèque et pour cette seconde affiche du jour, les Baltes sont favoris mais les Italiens peuvent compter sur leur trio de joueurs NBA de haut niveau composé de l’arrière des Sacramento Kings Marco Belineli, de l’ailier des Denver Nuggets Danilo Galinari et du pivot des Brooklyn Nets Andrea Bargnani.
Les Lituaniens dominateurs se font rattraper par les transalpins, et il faut une prolongation et un Jonas Valanciunas dominateur des deux côtés du terrain pour voir les vice-champions d’Europe en titre s’imposer.
Le lendemain, je retrouve les Italiens pour un match de classement, pas inutile puisqu’il offre une place au tournoi de qualification olympique. C’est également le cas du match entre la Grèce et la Lettonie, un peu plus tôt dans l’après-midi. Les Grecs l’emportent grâce notamment à un excellent Giannis Antetokounmpo, le joueur des Milwaukee Bucks compile 15 points et 7 rebonds.
"Giannis ? Oh, mon, Dieu !!!"
L’Italie termine également la compétition sur une bonne note, son trio de stars lui permet de l’emporter sans trop de difficultés malgré un Jan Vesely en grande forme en face (26 points, 12 rebonds). L’actuel joueur du Fenerbace (Turquie) et ancien joueur des Washington Wizards aura été l’un des meilleurs joueurs de la compétition, en compilant 19 points et 9 rebonds par match.
Belinelli à la mène, Bargnani dans la raquête et Gallinari derrière l'arc...tout le monde est à sa place !
L’Italie l’emporte facilement contre la République Tchèque grâce à ses joueurs NBA
Après cette sympathique mise en bouche, c’est désormais l’heure de la grande affiche du jour, et même –n’ayons pas peur des mots- du tournoi ! L’équipe de France reçoit son grand rival espagnol pour cette la première demi-finale du tournoi, une énième confrontation lors d’une grande compétition entre les deux formations. En 2014, les Bleus avaient éliminé « la Roja » lors de la Coupe du Monde disputée sur ses terres, un souvenir que comptent bien effacer Pau Gasol et ses coéquipiers.
Une affiche de rêve !
Si son frère Marc et le meneur Ricky Rubio sont absents, le joueur des Chicago Bulls est à son meilleur niveau lors de cet Euro, et pendant 45 minutes, il va faire vivre un enfer à la défense tricolore…
L'échauffement des deux équipes
Les supporters français assurent pourtant l’ambiance dès l’entrée des deux équipes pour l’échauffement. L’hymne espagnol est respecté et la Marseillaise retentit comme jamais.
"Dans les yeux d'Emilie"
La Marseillaise fait vibrer le stade Pierre Mauroy
Le début de match tourne à l’avantage des Bleus qui prennent les devants sous l’impulsion du meneur Nando de Colo. Le natif d’Arras - qui a parfaitement pris le relai d’un Tony Parker fatigué durant la compétition - enchaîne les pénétrations et les paniers grâce à sa vitesse. Sa sortie temporaire sur saignement en fin de premier quart temps constitue cependant un premier tournant dans la partie.
Avec un jeu basé sur le un contre un et l’adresse extérieure, les Français parviennent toutefois à rester devant leurs adversaires à la marque pendant la majeure partie de la rencontre ; le scoring est bien réparti (six joueurs à 8 points ou plus).
Menés de 11 points dans le 4ème quart-temps, les Espagnols finissent le match en trombe, Pau Gasol réussit à peu près tout ce qu’il essaye et est bien épaulé par Sergio Rodriguez, Nicolas Mirotic –son coéquipier à Chicago- et Rudy Fernandez, « l’ami » de Nicolas Batum…
Pau Gasol met ses lancers francs, lui...
Relégués à trois points des Ibériques à quelques secondes de la fin, la France s’en remet alors à un exploit de Nicolas Batum, le nouveau joueur des Charlotte Hornets, fidèle chaque année au rendez-vous international des Bleus, son « catch and shoot » dans le coin fait mouche : 66 partout, prolongation !
L’atmosphère est irrespirable dans la salle, mais l’ambiance est extraordinaire. Mes jolies voisines donnent de la voix !
Hélas, la prolongation jettera un froid définitif. Gasol est trouvé pratiquement sur chaque possession espagnole, il prend le dessus sur Rudy Gobert, pourtant impeccable jusque-là et auteur d’un contre décisif sur l’Espagnol en fin de 4ème quart temps.
Gobert contre Gasol, duel en haute altitude !
TP puis Nicolas Batum scellent malgré eux le sort des Bleus en manquant leurs lancers francs, Gasol conclut la partie par un dernier dunk rageur, le voici à 40 points….et en finale de la compétition.
Le lendemain, un vent de déception flotte sur la métropole lilloise, mais l’Euro continue ! Lors du dernier match de classement, la République Tchèque écrase la Lettonie 97-70 et gagne son ticket pour le tournoi de qualification olympique de l’été prochain.
La deuxième demi-finale oppose ensuite Serbes et Lituaniens, ces derniers ayant toujours avec eux leur immense et bruyante délégation de supporters.
Ils sont moins nombreux que leurs adversaires du soirs, mais les supporters Serbes sont également à Lille !
Finalistes de la Coupe du Monde face aux Américains l’an passé, les Serbes sont donnés favoris. Dès l’entre deux pourtant, l’on sent que la dynamique est du côté de la Lituanie. On assiste à un match défensif, preuve en est, Milos Teodosic, le meneur slave, ne shoot qu’à 36% de réussite. Le score est serré, et seulement 22 points sont marqués en 3ème quart temps (13-9 en faveur des Lituaniens).
Valanciunas (à gauche) et Teodosic (à droite)
Malgré un sursaut dans les derniers instants, la Serbie ne reviendra pas et s’incline sur le score de 67-64. Valanciunas est une fois de plus l’un des grands artisans de la victoire, le joueur des Toronto Raptors marque en effet 15 points (avec un très propre 5/6), il y ajoute 4 contres et 3 rebonds.
Dans les gradins, les milliers de supporters Lituaniens sont en joie, et la fête se poursuit jusque sur le parvis du stade !
La bonne réputation des supportrices lituaniennes n'est pas usurpée !
Je n’ai pas de ticket pour la dernière journée, c’est donc sur la place de la République à Lille que je suis les deux derniers matchs du tournoi. Un espace a en effet été installé par la FFBB et la région Nord-Pas de Calais, avec terrains de basket, écran géant et divers stands.
Plusieurs centaines de supporters français sont là pour suivre la petite finale, pas très enthousiastes mais fidèles à leur équipe. Nos Bleus se sont momentanément remis de leur déception et l’emportent 81-68 face à la Serbie d’un Teodosic à côté de ses pompes (3 points à 0/9).
La médaille de Bronze est dans la poche, ce n’est pas le métal qui était espéré 15 jours plus tôt mais il ne se refuse pas ! Nando de Colo est une nouvelle fois le meilleur marqueur de son équipe avec 20 points, Rudy Gobert ajoute 15 points et 14 rebonds tandis qu’Evan Fournier plante 15 points avec un joli 3/4 à longue distance. Les jeunes ont pris le pouvoir et l’avenir de l’Equipe de France s’annonce radieux !
Si les supporters lituaniens sont nombreux dans les tribunes du stade Pierre Mauroy, la place de la République prend l’accent espagnol à l’occasion de la finale ! Les coéquipiers de Pau Gasol (encore 25 points et 12 rebonds pour le Pivot) ne laissent aucune chance à leurs adversaires et l’emportent facilement 80 à 63. Les étudiantes en Erasmus avec leurs drapeaux rouge et jaune peuvent jubiler !
Monsieur va devoir dormir sur le canapé quelque temps !
La compétition s’achève ici, j’espère que ce compte-rendu et les images qui l’accompagnent vous auront permis de retrouver la saveur unique d’un grand évènement sportif qui a été marqué par des performances collectives et individuelles de haut niveau.
Alexandre