Le Nord-Pas de Calais était en ébullition ce week-end ! A Lille et à Lens, le championnat faisait son grand retour, dans un contexte très différent pour les deux clubs, mais avec deux matchs de gala. Le LOSC recevait le PSG, champion de France en titre, et le RCL recevait le Red Star, champion de France de National.
Supporter du RCL mais amateur de foot en général, j’ai assisté aux deux rencontres, voici ce que j’en ai retenu…
Lille-PSG - vendredi 7 août 2015, 20h30
Après deux mois de trève estivale –même si la Copa America et la MLS ont animé le mois de juillet - le fan de foot est en manque ! Rien ne remplace le championnat, cette saga qui nous tient en haleine durant 38 journées et pendant près de 10 mois.
Ainsi, quand le grand PSG débarque à quelques minutes de chez moi pour la reprise, difficile de ne pas résister à la tentation, je prends donc ma place quelques jours avant la rencontre. Le Jour J, Zlatan manque à l’appel, blessé depuis le Trophée des Champions disputé à Montréal, et la nouvelle recrue Angel Di Maria est dans les tribunes. Les autres sont tous là, et leur solide préparation laisse à penser que les parisiens vont faire mal à la Ligue 1 cette année encore.
Le stade Pierre Mauroy, théâtre du premier match de la saison
Côté Lillois, René Girard a laissé sa place à Hervé Renard, vainqueur de la Coupe d’Afrique des Nations avec le Côte d’Ivoire début 2015. La philosophie de jeu des deux entraîneurs est radicalement différente, puisque le nouveau coach veut lui passer par le jeu, les matchs du LOSC s’annoncent donc moins soporifiques que ces dernières années. Sur le marché des transferts, Tallo, Civelli, Obbadi ou encore Baptiste Guillaume sont arrivés. Guillaume, qui arrive en provenance de Lens (sacrilège !), est absent pour cette 1ère journée.
Etonnamment, si le Stade Pierre Mauroy est bien garni, il ne fait pas le plein puisque 39 000 spectateurs sont présents pour une capacité de près de 50 000 places. Un tifo est organisé par les DVE pour l’entrée des équipes, et quelques centaines de fans parisiens sont regroupés en tribune visiteurs.
L'entrée des équipes : le PSG fait toujours office de grand favoris en Ligue 1
Paris donne le coup d’envoi de la saison mais c’est bien Lille qui fait le jeu en première mi-temps. En début de match, les parisiens conservent le ballon sans parvenir à créer du jeu, le danger vient par à-coups de passes en profondeurs à destination d’Edinson Cavani ou de débordements de Serge Aurier, l’arrière droit formé à Lens (encore un !). Le LOSC est plus vif et plus précis dans son jeu de passes et n’est stoppé que par les nombreuses fautes parisiennes. Adrien Rabiot, titulaire occasionnel pour le PSG, voit rouge dès la 28ème minute après avoir commis deux fautes successives. Carton justifié à mon sens, qui a en plus le mérite de réveiller un peu le public nordiste, qu’on aurait pu imaginer plus «chaud » pour une telle affiche. Un peu sonné, le PSG tient le coup, il y a toujours la jambe d’un David Luiz, le torse d’un Marco Verratti ou le pied d’un Thiago Silva pour contrer les tentatives lilloises. Le jeune Bouffal brille par sa technique mais ne parvient pas à être décisif. Les deux équipes rentrent aux vestiaires sur un score nul et vierge.
Le coup d'envoi de la saison 2015/2016
En deuxième mi-temps, le ton change radicalement. Réduit à 10, Paris joue bas et constitue un bloc infranchissable, les lillois s’y cassent les dents et ne parviennent plus à avancer. Les parisiens sont nettement plus propres qu’en début de match et il faut un arbitre un peu zélé pour voir encore des cartons jaunes tomber, notamment pour Thiago Motta qui a remplacé Pastore à la mi-temps. A la 57ème minute, Paris fait la différence sur une énième accélération de Lucas. Le petit brésilien est à l’origine d’un jeu en triangle avec Matuidi et Cavani qu’il conclut en effaçant le gardien lillois Enyama sans difficulté. C’est somptueux, et ça fait 1-0 pour le PSG.
Le chef d'oeuvre de Lucas
Autour de moi, de nombreux fans parisiens exultent, ils sont nombreux à avoir fait le court déplacement depuis la capitale. Notons aussi qu’une douzaine d’Ultras se sont installés à côté du secteur visiteurs et lui font reprendre quelques chants que l’on entendait autrefois au Parc des Princes. Les associations de supporters sont interdites depuis 2010 et le fameux « plan Leproux », du nom du président du club de l’époque. Après deux décès en quelques années Porte de Saint Cloud, des mesures ont été prises à l’encontre de l’ensemble des groupes ultras. Des mesures flirtant souvent avec la légalité, que dénoncent régulièrement d’anciens membres, comme ceux présents à Lille ce soir.
Durant la dernière demi-heure de jeu, Paris s’offre plusieurs occasions de doubler la mise, mais Thiago Silva est trop court et Cavani est contré. Plus rien ne sera marqué et les hommes de Laurent Blanc remportent donc le premier match de la saison.
Lens-Red Star – samedi 8 août 2015, 14h
A Lens, on ne s’est pas ennuyé durant la trève.
Après une saison en Ligue 1 très compliquée marquée par les problèmes économiques, les passages devant la DNCG, une délocalisation à Amiens et une relégation en Ligue 2, Gervais Martel et les dirigeants avaient du pain sur la planche ! Il a d’abord fallu rassurer les instances du football français sur la capacité du club à financer sa saison malgré la disparition du mécène azéri Hafiz Mammadov, avant de convaincre Antoine Kombouaré de rester au club, puis de recomposer l’effectif, tout en poursuivant les travaux du stade Bollaert ! Si les supporters pouvaient craindre le pire, tout s’est finalement bien passé, le club n’a pas été rétrogradé en National ou en CFA, et si le recrutement est une nouvelle fois encadré, une équipe plus ou moins compétitive sur le papier a pu voir le jour.
Du côté du Red Star, la saison 2014/2015 fut un bien meilleur cru puisque le club de Saint-Ouen a remporté le titre de champion de France de National et a donc gagné sa place en Ligue 2. Un retour au professionnalisme attendu depuis le courant des années 90 !
Bollaert a rouvert ses portes mais est toujours en travaux
Les deux équipes ont donc rendez-vous en cette belle après-midi d’été pour la 2ème journée de la saison. La L2 a en effet repris une semaine plus tôt que la L1, le RCL a obtenu un bon nul 0-0 à Metz, autre relégué, grâce à une belle prestation de son nouveau gardien de but Joris Delle. Le Red Star a lui perdu 1-0 contre Créteil au stade Pierre Brisson de Beauvais, leur célèbre stade Bauer n’étant pas aux normes de la Ligue de Football Professionnel.
Avant tout, ce match marque la réouverture du Stade Bollaert-Dellelis. Après avoir joué un an dans le modeste stade de la Licorne, antre de l’Amiens SC, le RCL retrouve son temple et la ville peut à nouveau vivre au rythme des Sang et Or. En fin de matinée, un rassemblement est organisé par les Ultras du club, plusieurs milliers de personnes y participent, preuve de l’engouement autour de cette journée.
Dans la boutique officielle, une petite exposition présente l’histoire du Racing par le biais de maillots, de licences de joueurs, de photos…et l’on peut également admirer la Coupe Charles Drago, ancêtre de la Coupe de la Ligue, que les Sang et Or ont remporté à trois reprises entre 1959 et 1965. Cette compétition faisait s’affronter les clubs de première et de deuxième division éliminés de la Coupe de France avant les quarts ou les demi-finales de l’épreuve. La dernière édition date d’ailleurs de 1965, après la victoire lensoise 4-0 en finale contre les girondins de Bordeaux.
La légendaire coupe Charles Drago !
La ferveur est immense, et le club est parfois dépassé par les évènements. Les 32 500 places disponibles ont été vendues en quelques jours, mais la veille du match, je reçois un mail du club m’indiquant que mon siège ne sera finalement pas disponible, et que je vais ainsi être déplacé. Pas de sur-classement, mais l’une des places les plus mauvaises du stade, au dernier rang, dans un angle, à côté d’une paroi fraichement bâtie. Heureusement, les poteaux qui gênaient autrefois la visibilité dans les tribunes Delacourt et Tranin –derrière les buts- ont été retirés et offrent malgré tout un point de vu acceptable à tous les spectateurs.
Si les 75 millions d’euros dépensés et l’année d’exil m’ont fait râler, il faut bien admettre que le stade est magnifique et qu’il fera bonne figure lors de l’Euro 2016.
La pression monte avant l’entrée des joueurs, et la lensoise retentie lorsque l’heure arrive enfin…
Après 14 mois d'attente, la Lensoise fait à nouveau vibrer Bollaert
Le niveau de la rencontre est bien sûr très loin du Lille-PSG de la veille. En première mi-temps, les deux formations se jaugent, il y a peu d’occasions et beaucoup d’imprécision, la température élevée n’aidant pas. Les franciliens jettent un froid en marquant sur un coup franc magistral à la 21ème minute de jeu. Lens tente de réagir mais la tête de Valdivia passe à côté des cages de Planté.
0-1 pour le Red Star à la pause, de quoi mettre en joie les deux-cent supporters ayant fait le déplacement. Dans nos rangs, on craint de voir une fois de plus notre équipe échouer lors d’un rendez-vous important, comme ce fut le cas à de nombreuses reprises ces dernières années.
Les supporters du Red Star ont fait le déplacement
A la reprise, après que le stade ait comme toujours entonné les Corons, le Red Star décide de conserver le score et de laisser venir. Les Sang et Or n’y arrivent pas, jusqu’à la 70ème minute et un petit bijou signé Mathias Autret, milieu de terrain en provenance de Lorient, qui contrôle et frappe dans la foulée, trompant Vincent Planté, masqué par ses défenseurs. Bollaert laisse exploser sa joie et croit en un retournement de situation. Le Kop est redynamisé et entraîne les autres tribunes, y compris la Delacourt, où je me trouve, qui a déjà montré par le passé qu’elle était bien garnie de supporters et non de spectateurs amorphes.
La fin de match est animée par Jonathan Nanizayamo, jeune attaquant atypique de près d’1mètre 95, et dont le parcours professionnel jusque-là laissait songeur. Combatif, utile dans le jeu aérien (évidemment !) et même technique, il se fait remarquer mais ne parvient pas à faire la différence. Bekamenga, nouveau buteur du club, voit aussi sa tête sortir du cadre, et l’arbitre –auteur d’une prestation très moyenne saluée comme il se doit par le public- siffle la fin du match.
Le résumé du match, avec les buts splendides de Sliti et d'Autret
La déception de ne pas avoir gagné est là, mais la dernière demie de jeu fut plutôt rassurante, l’affront d’une défaite pour le retour à la maison a également été évité.
La saison se poursuit, les matchs vont désormais s’enchaîner, rendez-vous ici-même ces prochains mois pour d’autres immersions dans le monde du football !
Alexandre